Le miracle de Thuram
L’ex défenseur international a marqué deux buts dans sa carrière en équipe de France, deux buts légendaires en demi-finale de la Coupe du Monde 1998 contre... la Croatie
Le 8 juillet 1998 au Stade de France, Saint-Denis, la France bat la Croatie 2-1 (0-0) en demi-finale de la Coupe du Monde. Spectateurs : 76 000. Arbitre : M. José Garcia Aranda (Espagne) Buts : Lilian Thuram (47e,70e) pour la France ; Davor Šuker (46e) pour la Croatie. Expulsion : Laurent Blanc (74e) pour la France. France : Fabien Barthez - Bixente Lizarazu, Lilian Thuram, Marcel Desailly, Laurent Blanc - Christian Karembeu (31e Thierry Henry), Didier Deschamps (cap.), Emmanuel Petit - Youri Djorkaeff (76e Frank Leboeuf), Zinédine Zidane - Stéphane Guivarc’h (69e David Trezeguet). Entraîneur : Aimé Jacquet Croatie : Dra en Ladic - Igor Štimac - Slaven Bilic, Dario Šimic - Mario Stanic (90e Robert Prosinecki), Zvonimir Soldo, Robert Jarni - Zvonimir Boban (cap.) (65e Silvio Maric), Aljoša Asanovic - Goran Vlaovic, Davor Šuker. Entraîneur : Miroslav Bla evic.
AFRANCE - CROATIE : -
près avoir éliminé le Paraguay au but en or, puis les Italiens aux tirs au but, les Bleus d’Aimé Jacquet croisaient la route de la Croatie en demifinale de la Coupe du Monde
1998. En ligne de mire, la finale du Mondial qui s’était toujours refusée aux Tricolores. Tout avait mal commencé... La France s’emmêlait les pinceaux, et la blessure de Christian Karambeu obligeait Jacquet à faire entrer Thierry Henry dès la demiheure. A la mi-temps, le sélectionneur tirait la sonnette d’alarme. Ce match sentait la défaite. La désillusion. Le rêve envolé. Et quand Davor Süker lancé en profondeur trompait Barthez pour la première fois depuis deux matches, le doute s’installait. A la traîne défensivement, Thuram avait couvert l’attaquant croate d’un hors-jeu évident. La suite fait partie de la légende. Dans le Documentaire 98, secrets d’une victoire, Djorkaeff passeur sur le premier but raconte : «Jereçois à 18 mètres [le ballon], je peux contrôler et frapper du gauche. Mais sincèrement, je sens un truc arrivé dans mon dos et je fais extérieur pied droit. Je vois un mec black... C’est qui notre attaquant devant ? Et là, je vois Thuram. Et je me dis merde, j’aurai dû frapper ». Le latéral droit de Parme marque, puis double la mise, cette fois du gauche. Ses deux seuls buts en Bleu. « Ses deux buts, c’est le destin, raconte Davor Süker à Ouest-France. Cela devait se passer ainsi. Voilà ce qui fait la beauté de la Coupe du monde.»