Une journée de folie Écrans géants: une course d’obstacles avant la finale
Si votre maire vous dit qu’il avait préparé de longue date la retransmission de la finale sur écran géant parce qu’il était sûr que les Bleus seraient qualifiés, il y a de fortes probabilités qu’il trahisse un peu la vérité historique. Avant mardi soir et la victoire contre la Belgique, aucune mairie ne semblait avoir vraiment anticipé la soif de grands rendez-vous des supporters tricolores. Entre des doutes sur les résultats et une trace du désamour engendré par le psychodrame de Knysna en 2010, peu pariaient sur une fièvre bleue. Une tendance illustrée par le fait que pour la demi-finale, dans l’aire toulonnaise – et contrairement à l’est-Var, où Fréjus et Saint-Raphaël avaient joué le jeu tout comme Brignoles –, seul Carqueiranne avait senti qu’il y avait un coup à jouer avec un écran géant. Depuis, les choses ont changé. «C’est un moment de lien, de confraternité et de vivre ensemble qui nous manque tant en ce moment », confie par exemple André Garron, le maire de Solliès-Pont, pour justifier son envie subite d’être de la fête.
D’abord la sécurité
Résultat, c’est dans l’urgence, pour ne pas dire la précipitation, que mercredi matin, les services municipaux ont compris qu’ils avaient quelques jours pour organiser une offensive éclair. Un sprint à la Mbappé au milieu de contraintes aussi peu coopératives que les défenseurs croates. Il fallait d’abord trouver le lieu capable de répondre aux consignes préfectorales, imposant un dispositif de type fan zone, clos et sécurisé. Toulon a opté pour le stade Mayol. Hyères pour l’Espace 3000. La Valette pour la salle Couros… Outre le site, il a fallu trouver des équipes de sécurité musclées… et disponibles. Pas une mince affaire, quand on sait que pour mobiliser les sociétés de gardiennage privées capables d’assurer contrôle des sacs et palpations, il faut en général s’y prendre des semaines, voire des mois, à l’avance… et que la préfecture prend ensuite Le Beausset Le Pradet
le temps d’examiner à la loupe le dossier des agents. « Trouver les personnes disponibles a été compliqué, confie-t-on dans une société de sécurité sollicitée mercredi matin. D’autant que non seulement les délais étaient très courts, mais en plus il y a eu une multiplication des demandes pour un événement qui tombe un dimanche, et dont veulent profiter à titre personnel beaucoup des intermittents qu’on a l’habitude d’employer. »
Lendemain de jour férié
La Garde Carqueiranne Un problème de date qui complique en effet l’équation. La finale tombe un dimanche de juillet… et le lendemain du 14 juillet. Résultat, les effectifs municipaux présentent autant de trous que les filets d’Hugo Lloris. Il a fallu battre le rappel. «Ça va nous coûter des heures sup’, mais on n’a pas le choix », confie en confidence
un directeur de cabinet, en avouant que la mairie a été harcelée par la demande des administrés.
Ensuite l’écran
Autre pépin sur la route des buts: trouver un écran géant. Certaines mairies ont la chance d’être équipées de matériel vidéo, d’autres ont dû déclencher une rafale de coups de fils à des entreprises de location… Elles aussi noyées sous les appels mercredi matin. « On a fini par en trouver une, mais il a fallu aller chercher loin» souriton dans une mairie de l’aire toulonnaise. Une chance rare. À La Crau, la municipalité souhaitait aussi privilégier un rendezvous populaire en extérieur mais n’a pas trouvé de matériel. Elle s’est donc rabattue sur la seconde option envisagée, celle d’une retransmission dans la salle Maurric déjà équipée. « Nous, on n’a pas trouvé, enfin pas à des prix raisonnables Capacité maxi estimée
», soupire enfin une mairie varoise qui a cependant décidé « d’improviser » un système de retransmission « en interne et avec des bouts de ficelle ». Elle croise maintenant les doigts pour que les Bleus gagnent… et surtout pour ne pas avoir de pépin technique et une foule en furie !