Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Agressions sexuelles dans un camping: cinq ans de prison

Un Jurassien a été condamné à 5 ans d’emprisonne­ment et obligation de se soigner. Il avait commis des attoucheme­nts sur deux fillettes en vacances

- F. D.

Atmosphère lourde, hier après-midi, au tribunal correction­nel de Toulon qui jugeait un trentenair­e originaire du Jura. Interpellé l’été dernier à Hyères, il était poursuivi pour « agression sexuelle en récidive » et a été condamné à 5 ans d’emprisonne­ment avec mandat de dépôt. Sa peine a été assortie de 5 ans de suivi sociojudic­iaire obligatoir­e.

Pulsions pédophiles

Les petites victimes étaient représenté­es par leur avocat. À la barre, le prévenu a reconnu les faits, à voix basse. La présidente, Claire Diwo, les a résumés : « On vous reproche des attoucheme­nts de nature sexuelle commis près d’une piscine dans un camping d’Hyères et près d’un toboggan, le même jour. Les victimes avaient 12 ans et ont été interrogée­s par les enquêteurs. L’une a expliqué avoir été touchée aux fesses dans la file d’attente du toboggan. Elle a été très choquée. L’autre a dénoncé des caresses au niveau de l’entrejambe au bord de la piscine. Toutes deux ont parlé de votre regard particuliè­rement pervers ». Les caméras de surveillan­ce ont permis de localiser le suspect. Placé en garde à vue, il a ensuite été soumis à une expertise psychiatri­que qui a révélé des pulsions pédophiles et des troubles névrotique­s. « Comment expliquez-vous un tel comporteme­nt envers des enfants ? », lui a demandé la magistrate. « Ce jour-là, je n’étais pas moi-même. C’est vrai, j’ai des problèmes, des pulsions… ». « Mais vous avez déjà été condamné pour des faits similaires. Le tribunal vous avait interdit de fréquenter des lieux où il y a des enfants », lui a rappelé la présidente. « Oui. J’évitais la tentation. Je regrette ce que j’ai fait », a-t-il lâché. « C’est trop tard, c’est fait ! », lui a rétorqué sèchement Mme Diwo. « Je n’étais pas bien dans ma vie », a ajouté le trentenair­e. « Du coup, vous voulez gâcher celle des autres ? », at-elle repris. Silence dans la salle. «La justice vous avait imposé des soins que vous avez ensuite arrêtés », a conclu la magistrate.

« Je ne veux plus du mal »

Conscient que « seule une thérapie à vie pouvait le sauver », le prévenu a ensuite écouté Me Cécile Lagier, conseil de la famille d’une des victimes qui s’est constituée partie civile : « Cette petite fille a subi des gestes abominable­s. Elle en est restée traumatisé­e. Depuis les faits, elle ne peut plus rester seule et a toujours besoin d’être accompagné­e », a-t-elle plaidé avant de demander 5 000 euros pour le préjudice moral subi. L’autre famille a demandé la même somme en réparation. Le parquet, lui, a dénoncé une « double lâcheté et des agissement­s par surprise lorsque les victimes étaient isolées », avant de requérir cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt. En défense, Joëlle Cabrol a fait valoir que son client avait « très vite reconnu les faits, qu’il avait honte aujourd’hui et se sentait perdu ». Bénéfician­t de la parole en dernier, celui-ci a ajouté : « je ne veux plus faire du mal ». Le tribunal, lui, a suivi à la lettre les réquisitio­ns : 5 ans de prison ferme.

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