Var-Matin (La Seyne / Sanary)

TOP  - AVEC L’AILIER DANIEL IKPEFAN «Ici, j’ai tout à apprendre»

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Entre Toulon et Daniel Ikpefan, c’est une histoire qui a connu quelques – gentils – rebondisse­ments. Finalement, le RCT et Oyonnax ont trouvé un accord, en juin dernier, alors que la relégation en Pro D du club du Haut-Bugey était actée depuis un mois. À deux ans de la fin de son contrat, l’ailier rhônalpin a donc bouclé ses bagages, et quitté sa région de toujours. Dépaysemen­t sportif et personnel assuré ! Mais voilà qui n’effraie pas le garçon, zen et tout sourire dans son nouveau maillot. Qui estime que c’était le bon moment. De partir, de vivre autre chose, de se mettre en « danger ». Et n’attend que l’occasion d’en faire la preuve.

Comment se passe votre préparatio­n ?

La première semaine a été assez dure, avec tous les tests physiques à passer. On n’a eu que quatre semaines de préparatio­n, donc il fallait entrer tout de suite dans le vif du sujet. Ça s’est bien passé. Pour moi, et pour l’ensemble du groupe, d’ailleurs.

Il faut également gérer le déménageme­nt et tous les à-côtés liés à un changement de club...

Les deux premières semaines, c’était un peu compliqué, c’est sûr. On n’avait pas encore de logement et on a dormi chez notre propre kiné. J’étais parti avec seulement deux valises, on n’avait pas de voiture... Donc il a fallu s’adapter. Mais au final, l’équipe et l’encadremen­t sont super gentils. Tout le monde est humble, tout le monde travaille bien. On m’a mis à l’aise. L’intégratio­n se passe très bien.

Le groupe n’est pas encore tout à fait au complet. Il manque encore quelques internatio­naux ....

Oui. Mais internatio­naux ou pas, ça reste des joueurs. Je vais m’adapter en fonction des arrivées. Mais tout se passe bien. Pour tous les nouveaux, je crois.

Votre arrivée à Toulon a connu plusieurs rebondisse­ments...

Oui, ça a été compliqué (rires). Un ou deux mois avant la fin de saison, Toulon, Bordeaux, Grenoble et Perpignan s’intéressai­ent à moi. Je suis descendu voir Fabien Galthié et les entraîneur­s, et puis je n’ai pas eu de nouvelles pendant trois semaines. J’avais du coup un peu peur de ne pas trouver de club, et j’ai donc préféré resigner avec Oyonnax. Je pense que Toulon attendait aussi de voir ma fin de saison. Ça a été un peu le jeu du chat et de la souris. (Il rit) Et puis au final, je me suis dit que c’était une occasion à saisir. Ça faisait sept ans que j’étais à Oyonnax. Je n’ai connu aucun autre club, à part le centre de formation de Grenoble. C’était l’occasion d’aller tester mes qualités dans un grand club. Ici, j’ai tout à apprendre. Et puis Toulon, ça ne se refuse pas.

C’est une sacrée étape ?

De passer d’Oyonnax à ici, c’est sûr que ça fait un peu bizarre. On est venu à Mayol, avec Oyo, et c’est spécial de jouer contre de grands joueurs comme eux. Au début, c’est vrai que j’avais un peu peur de venir. Mais au final, l’équipe nous a bien accueillis.

Vous quittez également le « cocon » régional. C’est aussi une émancipati­on en tant qu’homme ?

À chaque nouveau départ, on apprend beaucoup. Que ce soit au niveau du rugby ou dans la vie de tous les jours. Il y a toujours des difficulté­s. Le déménageme­nt, les papiers... Rien que ça, pour moi, c’est difficile, quand tu es resté sept ans dans un club. Et puis il faut se concentrer aussi sur le rugby. Mais je pense que je me suis bien adapté. Et je suis content. Je suis content de partir. Je crois que j’avais besoin d’un nouveau départ.

Le fait que Patrice Collazo arrive a-t-il joué dans votre décision ?

J’ai discuté un peu avec des amis de La Rochelle. On m’a dit que c’était un homme à fort caractère. Ça ne m’a pas forcément effrayé, parce que j’ai commencé avec Christophe Urios, alors... Ça gueule aussi (rires). Je pense que c’est un bon coach, parce qu’il met tout le monde au même niveau. Et puis il a un projet de jeu, à jouer debout, entrer dans les cassures...

 ?? (Photos Frank Muller) ?? Arrivé d’Oyonnax, le Haut-Savoyard Daniel Ikpefan s’est déjà bien adapté à son nouvel environnem­ent. Et est prêt à relever le défi toulonnais.
(Photos Frank Muller) Arrivé d’Oyonnax, le Haut-Savoyard Daniel Ikpefan s’est déjà bien adapté à son nouvel environnem­ent. Et est prêt à relever le défi toulonnais.
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