Var-Matin (La Seyne / Sanary)

La vigilance déjà de mise

PRÉVENTION INCENDIE SUR LE MASSIF DU CAP SICIÉ

- MA. D. mdalaine@nicematin.fr

Cet après-midi-là, une surprenant­e brume marine lèche la crête du cap Sicié et vient avaler les premiers chênes-lièges. « Au début, j’ai cru à de la fumée et à un départ de feu… » soupire Philippe Guinet, à l’entrée de la forêt de Janas. La crainte de l’élu sixfournai­s en charge de l’environnem­ent prouve bien, si besoin était, que cet été encore la problémati­que feux de forêt est considérée avec le plus grand sérieux… et non sans une certaine appréhensi­on. Deux autres adjoints au maire de Six-Fours - Thierry Mas Saint-Guiral et Hervé Fabre - nous rejoignent devant la barrière baissée, qui interdit depuis le 15 juin aux automobili­stes d’emprunter la route du Mai. Là, avec des bénévoles du comité communal des feux de forêt (CCFF), ils entendent rappeler l’éventail des moyens mis en oeuvre pour circonscri­re le risque incendie.

« Ça commence à sécher… »

« Pour l’instant, même si la vigilance est de mise, on se contente de petites patrouille­s. Avec ce qu’il a plu, la végétation n’est pas encore brûlée, constate Guy Berjot, à la tête du CCFF et de 54 hommes dévoués. Mais, depuis peu, les pins perdent doucement leurs aiguilles. C’est signe que ça commence à sécher. Courant août, on y sera… » Traduire: tout le monde pourrait bientôt être à nouveau sur les dents. Il s’agira alors de sillonner la colline pour expliquer aux imprudents que le massif, partagé entre les communes de Six-Fours et de La Seyne, est bel et bien interdit aux piétons et autres cyclos dès lors que le risque incendie passe du «orange» - comme c’est le cas actuelleme­nt - au « rouge ». Soit, selon la nomenclatu­re en vigueur du côté de la préfecture, se transforme en menace « très sévère ». « L’année dernière à la même époque, avec la sécheresse et le mistral, ça faisait déjà dix jours que c’était le cas, poursuit Guy Berjot, qui se souvient aussi d’un départ de feu à la Gardiole il y a pile un an. Quand c’est rouge, on est une trentaine de bénévoles à patrouille­r. Sans même compter la vigie à NotreDame du Mai, qui guette les fumées à 50 kilomètres à la ronde, ou encore nos homologues de La Seyne, tout aussi nombreux. » Une véritable « armée » mobilisée pour la prévention.

Une amende salée pour les récalcitra­nts

Il faut dire que les 850 hectares de forêt à surveiller, les dizaines de kilomètres de sentiers et les multiples accès au massif ne leur facilitent pas la tâche. D’où, depuis l’an passé, en plus de leurs rondes en pick-up, la distributi­on de centaines de flyers aux promeneurs, rappelant les consignes élémentair­es de sécurité. Suffisant ? «Si les gens ne nous écoutent pas, on appelle la police municipale ou l’ONF pour les verbaliser. Là, c’est 135 euros d’amende.» Toujours d’après Guy Berjot, ce sont d’ailleurs souvent les locaux les plus récalcitra­nts, qui ne comprennen­t pas toujours qu’on interdise l’accès à «leur» massif, qu’importe l’hygrométri­e du moment. «Mais, d’une manière générale, ça se passe bien: avec les dramatique­s incendies de l’an dernier au Portugal et ceux de cette année en Grèce, on a le sentiment que les gens sont devenus plus prudents… »

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(Photo Ma. D.) Les élus de Six-Fours aux côtés des bénévoles du Comité communal feux de forêt, devant la barrière dite du «Quicon», qui ferme l’entrée de Janas aux automobili­stes du  juin au  septembre.

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