FLORENCE PARLY AVEC LES FORCES ANTI-TERRORISTES
Avant un dernier conseil demain, la ministre des Armées était en déplacement hier dans le Var. Au menu: rencontre avec le renfort estival de Sentinelle et visite du centre Igesa à Porquerolles.
Les touristes en vacances sur le littoral varois peuvent bronzer et nager sans inquiétude. Les militaires de l’opération Sentinelle veillent sur eux. Premier département touristique de France, le Var bénéficie tout naturellement du dispositif estival de l’opération Sentinelle. Un redéploiement dans les zones à très forte fréquentation, qui représente un millier d’hommes sur l’ensemble du territoire français. Bien loin du Doubs où ils sont habituellement basés, une petite centaine de militaires du 13e Régiment du génie de Valdahon ont ainsi pris leur quartier d’été sur la côte varoise. Plus précisément entre Saint-Cyr/Mer et Cavalaire.
Soixante kilomètres de front
« Soixante kilomètres de front qu’on parcourt au quotidien, en prenant en compte le calendrier des animations estivales et en variant les horaires de nos patrouilles », détaille le capitaine François, commandant de la compagnie. « Un contrôle de zone pas très éloigné de ce qu’on fait en opération extérieure », précise le jeune officier qui, il n’y a pas si longtemps, était au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane, dispositif de l’armée française qui vise à lutter contre les groupes djihadistes. S’ils sont habitués aux fortes chaleurs, la canicule qui s’abat sur le département depuis le début de la semaine rend tout de même la mission plus difficile, sinon pénible. Pour information : les militaires du dispositif estival de l’opération Sentinelle marchent 10 à 15 kilomètres par jour au cours de leurs patrouilles, avec 25 à 30 kilos de matériel ! Et il faut bien l’avouer, la vision de ces soldats en armes, gilet pare-balles sur le dos et casque accroché sur la hanche, détonne quelque peu avec les touristes en short, T-shirt et tongs.
Bon accueil de la population
Mais hier matin sur le port d’Hyères, c’est la visite de la ministre des Armées qui attirait davantage l’attention des vacanciers. Accueillie par le maire de la commune Jean-Pierre Giran et les députés macronistes Sereine Mauborgne et Cécile Muschotti, Florence Parly a rappelé « l’importance de cette opération Sentinelle, créée en 2015 dans la foulée des attentats de Paris, et qui vise à protéger les Français face au risque d’actes terroristes ». Une menace qui reste très élevée même si l’état d’urgence a pris fin. Florence Parly, qui a effectué un bout de patrouille sur le port hyérois, a pu également mesurer la « popularité » des militaires de l’opération Sentinelle. Aussi bien auprès des vacanciers, que des commerçants. «Leur présence rassure », témoigne un pizzaïolo local. « On est très bien perçu. Les personnes nous disent bonjour spontanément, nous remercient d’être là, visibles, présents à leurs côtés », confirme un jeune lieutenant.
Étroite collaboration avec policiers et gendarmes
La ministre s’en réjouit, mais n’oublie pas que les militaires de Sentinelle ont aussi parfois été pris pour cibles par des individus radicalisés. À ce sujet, elle a rappelé les mesures qui ont été prises à l’automne dernier. Si le volume – 7 000 hommes, voire 10 000 si besoin – n’a pas changé, les gardes statiques ont en revanche été abandonnées au profit de patrouilles dynamiques et aléatoires. «L’idée est d’avoir la bonne présence, au bon endroit, au bon moment. Le dispositif Sentinelle doit se montrer à la fois flexible et imprévisible», a insisté Florence Parly. Une évolution qui a montré son efficacité. Ainsi, la ministre des Armées, qui n’oublie pas de mettre en avant l’étroite collaboration avec la police nationale et la gendarmerie, a évoqué l’intervention rapide des militaires de Sentinelle, l’automne dernier à la gare Saint-Charles, en pleine attaque terroriste à l’arme blanche. Et de glisser : «J’ai récemment distingué vos camarades qui avaient neutralisé l’assaillant ».