L’État veut afficher son
Philippe Portal, sous-préfet du Var en poste à Draguignan, mouille le maillot ces derniers temps pour signifier l’intérêt que porte l’État au monde rural. Multipliant les visites sur place, l’homme veut montrer que l’action du gouvernement n’est pas seule
C’est qu’il faut la choyer, cette ruralité. Le sous-préfet du Var, en poste à Draguignan, l’a bien compris. Ampus, Le Bourguet, mais aussi La Roque-Esclapon ou encore Tanneron… Ils sont nombreux, les petits villages varois à avoir reçu la visite de Philippe Portal. Objectif pour le représentant de l’État dans le secteur : occuper le terrain, et faire voir l’attachement du gouvernement à sa ruralité.
Les contrats de ruralité entrent dans leur phase active. En quoi consistent-ils ?
ruraux (DETR) est l’une d’elles, bien qu’elle soit sollicitable indépendamment. L’intérêt de l’inscrire dans les contrats de ruralité, c’est déjà qu’il y a plus de moyens à l’intérieur de ces contrats, mais aussi parce que la dotation sera là orientée vers une stratégie.
Hors contrat de ruralité, quel intérêt présente la DETR ?
C’est un facteur de souplesse notamment pour les petites communes qui sont très attachées à cette forme de subvention. Cela leur permet de ne pas passer par le président de leur établissement public. La DETR fait l’objet d’une discussion départementale, via une commission (lire page suivante). Elle a beaucoup augmenté, presque % par an depuis .
On entend plutôt des communes qui se plaignent du désengagement financier de l’État…
Avec la baisse de la Dotation générale de fonctionnement (DGF), l’État serre la vis au niveau des dépenses de fonctionnement, mais il encourage l’investissement. Cela part du constat selon lequel les collectivités ont fait le plein en matière d’effectif. En revanche il est nécessaire d’investir pour le développement du pays (écoles, axes routiers…).
Et ça marche ?
L’investissement continue de bien se porter, et se trouve redynamiser grâce aux contrats de ruralité. Autre facteur qui favorise les investissements : le taux d’intérêt des banques.
Vous parliez de souplesse dans le processus d’obtention de la DETR. Comment cela se traduitil ?
La DETR permet d’aider au cas par cas les communes, comme pour le barrage au Bourguet, ou comme à Vidauban où il a fallu aider en urgence la commune lorsqu’elle a fait face à la rupture du pont d’Entraigues. À l’époque, Vidauban avait déposé un dossier pour une opération scolaire. Nous ne l’avons pas remplacé par l’aide pour le pont d’Entraigues, nous avons ajouté des financements pour ce problème imprévu.
L’Etat serre la vis sur le fonctionnement pas sur l’investissement”
Comment se porte la ruralité dans le Var ?
La démographie des communes rurales varoises va dans le bon sens. Elles gagnent de la population. Elles accueillent des gens qui travaillent plus loin. Nous avons une ruralité interconnectée.
Une ruralité que vous avez visitée. Quel était le but de ces nombreuses et récentes visites ?
Les visites font partie du travail du sous-préfet. La vie administrative fait que j’étais moins sorti ces derniers mois. Mais la volonté du gouvernement est clairement d’être présent sur le territoire, c’est notre raison d’être. Être à l’écoute des territoires, pas seulement d’aller voir. Il faut écouter ce que les maires ont à dire.
Et qu’ont-ils à dire ?
Ils sont bien dans leurs baskets. Très soucieux de leurs responsabilités, du bien-être de leurs villages. Ils sont aussi très habiles pour recueillir les sources de financement dont ils ont besoin. Ils connaissent bien leur dossier. Nous ne savons pas ce que nous ferions sans les maires. Il faut prendre en compte leur utilité. Ce sont des relais pour l’État et des pilotes sur leur territoire. Le point nouveau, c’est le travail d’équipe dont ils font preuve : ils se regroupent pour obtenir ce qu’ils veulent.
Un point sur les zones blanches sur le territoire ?
Les zones blanches, c’est un sujet extrêmement agaçant pour tout le monde. L’effort est fait par les opérateurs. Il faut aussi ne pas se tromper dans le choix de son opérateur : certains villages sont bien couverts par un opérateur, moins par un autre.