Les temps changent y’a plus de saison!
Ce n’est pas parce que les plages sont bondées et qu’il y a des bouchons que c’est bon pour l’activité commerciale. Les avis convergent, cette saison n’est pas un grand cru: grève des trains, prix des carburants, des autoroutes, des parkings, la multiplication des séjours courts et plus généralement la conjoncture économique morose n’incitent pas la classe touristique moyenne, en général la plus dépensière, à se laisser aller à des débordements. Et la canicule a aussi eu ses effets pervers !
De nouveaux comportements
Au lendemain du 15 août, généralement considéré comme le pic de l’été, quelques commerçants analysent un phénomène nouveau qui demandera des ajustements. Pensant même, comme Stéphane, que parler de saison n’est plus d’actualité : «Le tourisme “à papa ” a vécu, estime celui qui a pignon sur... port depuis 35 ans. Les repères économiques traditionnels (Pâques, Noël, été) ont quasiment disparu. Il faut innover sans arrêt face à cette complexité inexorable pour répondre à de nouveaux comportements parfois étonnants ». Ce sont évidemment les commerces, acteurs de la vie communale, qui les premiers en font les frais, si l’on ose dire. Certains restaurateurs ou limonadiers restant pantois face à certaines commandes: un menu à A Bandol comme ailleurs, les comportements touristiques appellent les acteurs économiques à prendre de nouvelles initiatives.
partager pour… quatre ; un café et une carafe d’eau pour les enfants… Signes ostentatoires s’il en est que l’argent prélevé ailleurs n’est plus dépensé ici.
La concurrence d’internet
Et sur le marché ? Hé bien, les fruits et les légumes ont la cote, tout comme certains plats à emporter… Les
moyennes surfaces ne s’en tirent pas trop mal, autre preuve du repli dans les locations. Qu’en sera-t-il des prochaines soldes ? Là encore, internet et les promotions quasi permanentes ont déséquilibré ces rendez-vous de fin d’été. Pragmatiques, les commerçants constatent que les grandes adresses qui faisaient la notoriété
d’une station balnéaire ont totalement disparu, y compris les têtes d’affiche qui les fréquentaient et les faisaient fréquenter ; les nuits folles ne sont plus d’actualité… « Bien sûr, certains optimistes préfèrent aujourd’hui encore adopter la méthode Coué », conclut Stéphane, Jusqu’à ce que la réalité les rattrape !
« Pas de problème sur le marché du mardi : la clientèle est là et se jette sur les fruits et les légumes de saison. Leur qualité y contribue beaucoup, mais également la chaleur ambiante. On nous demande parfois les recettes des salades composées pour les partager en famille après la plage, dans les locations. Les fortes températures favorisent ce genre de plats, qui restent tout à fait abordables et procèdent d’une alimentation saine et équilibrée »
« Le Grand Prix de Formule a été une aubaine, même s’il faudra apporter quelques aménagements en matière d’accès. C’est un coup de projecteur mondial sur notre
région. Dommage que la grève des trains ait amputé les séjours, les grands week-ends et les ponts auxquels nous étions habitués... Même la Coupe du monde n’a pas eu l’effet escompté, l’habitude sans doute. Heureusement, la clientèle nordique pallie en partie ces défections, mais les comportements changent. Il y a beaucoup du monde... mais qui ne fait que passer. J’annonce moins % pour juillet ».