Des gardes nature efficaces pour protéger la lagune du Brusc
Depuis la création d’une brigade verte il y a deux ans, élus et bénévoles se réjouissent d’un plus grand respect de l’environnement à Six-Fours. En particulier le long de la lagune du Brusc
« La Garde nature n’a pas d’équivalent»: Philippe Guinet, élu de Six-Fours chargé de l’environnement, est formel. Ce dispositif unique a été imaginé par le maire Jean-Sébastien Vialatte, qui cherchait à mettre sur pied une brigade de protection de l’environnement à moindre coût. C’est ainsi que l’idée du bénévolat a émergé. Les volontaires – ils sont aujourd’hui une quarantaine – bénéficient d’une formation avant d’attaquer le terrain. Chacun s’inscrit ensuite sur le planning, selon ses disponibilités. Le groupe est présidé par Philippe Guinet et Thierry Mas Saint-Guiral, adjoint à la sécurité. Car c’est la police municipale qui verbalise les mauvais comportements, ce que n’a pas le droit de faire un garde nature bénévole.
Une longue liste d’attente !
Enfin, quatre équipes se partagent les tâches. Il y a les piétons, les cyclistes, les patrouilles à cheval et à canoë. De quoi unir passion et utilité. Mais ne soyez pas trop pressé : « Nous avons une longue liste d’attente ! », soutient Philippe Guinet, qui troque régulièrement sa casquette d’élu pour celle de garde nature. L’été, vous avez des chances de croiser la petite équipe en uniforme vert le long de la lagune du Brusc, sur le chemin qui mène à la presqu’île du Gaou. « C’est notre principale zone d’action », explique Philippe Guinet. Car en lisière de la zone boisée se cache l’une des plus belles lagunes de France. L’eau y est limpide, les plantes aquatiques maintiennent un bassin turquoise très peu profond. Seulement, des décennies de piétinement du site avaient détruit les herbiers de posidonies, ces plantes à la base de toute vie maritime, et détérioré le milieu lagunaire. La Ville et l’Institut océanographique Paul Ricard de l’île des Embiez ont obtenu des subventions européennes pour replanter dans ce secteur, depuis classé Natura 2000. Ainsi, interdiction d’y pénétrer à pied ou à la nage. « C’est comme si vous plantiez des salades et que quelqu’un arrivait pour les piétiner. Ça gâche tout ! » se désole Philippe Guinet.
Des visiteurs davantage sensibilisés
C’est pourquoi la Garde nature a sommé les loueurs de kayaks de bien prévenir leurs clients : on peut y naviguer, mais on n’y pose pas le pied! Alors quand un petit malin s’approche de la lagune, même de l’autre côté de la rive, la brigade dégaine le sifflet. « Et là, ils font tout de suite marche arrière. Preuve qu’ils sont au courant ! » sourit un bénévole. Cette conscience environnementale toute nouvelle, cruciale en période touristique, la Garde nature en est fière. « Notre démarche de sensibilisation porte ses fruits », note Thierry Mas Saint-Guiral, adjoint à la sécurité.
Au-delà du rivage, la brigade verte veille également sur le bois de la Coudoulière, le sentier du littoral ou encore le cap Sicié. Et la période estivale n’est pas la seule concernée, assure Philippe Guinet : « C’est justement parce que notre discours aux visiteurs est constant que notre message est respecté. »