Var-Matin (La Seyne / Sanary)

À Collobrièr­es la géologie fil conducteur entre la bourgade et la chartreuse de la Verne

- V. G.

À 12 kilomètres du village de Collobrièr­es, la chartreuse de la Verne est un site très attractif. Certains visiteurs y accèdent par la route de Grimaud, d’autres depuis la bourgade connue également pour ses forêts de châtaignie­rs. Pour attirer les touristes, qui visitent ce monastère, au village, et inversemen­t, mais aussi pour contribuer à une meilleure informatio­n et connaissan­ce du public, la géologie servira de fil rouge entre les deux pôles. « C’est la liaison la plus évidente », explique Baptiste Fricau, agent municipal en charge des dossiers européens et du patrimoine.

Une visite virtuelle du monastère

Dans le cadre de la convention passée avec le Départemen­t, trois actions seront réalisées : d’abord la création du centre d’interpréta­tion des Maures et d’un parcours historico-culturel dans le village, à travers le prisme de la géologie, avec des oeuvres d’art sculptées dans les pierres apparentes et la mise en valeur de certaines roches spécifique­s. Ensuite la valorisati­on et l’accessibil­ité de certains sites avec l’installati­on d’une table multimédia au village, dont les contenus présentero­nt la route des monastères du projet global, la chartreuse (visite virtuelle), le circuit géologique, le village. Enfin, la pose de panneaux géologique­s sur le sentier botanique existant, soit 1,5 km entre la vieille église en ruine et le point de vue sur le village et les Maures.

Une terre riche en mines et minéraux

La création du Centre d’interpréta­tion des Maures, situé dans la rue principale, a déjà débuté : «On proposait déjà une animation géologique autour d’une création de roches et minéraux appartenan­t à la commune, rappelle-t-il. Conduite par des étudiants de la fac de Jussieu, entre le 14 juillet et le 15 août, elle a toujours eu beaucoup de succès, avec 3 000 à 5 000 visiteurs par mois. On a décidé de s’appuyer sur deux associatio­ns, les Amis de la presqu’île de Giens et l’associatio­n de Minéralogi­e des Maures pour présenter la collection. Elle le sera en trois parties : géologie, minéralogi­e, paléontolo­gie car il y a aussi des fossiles. Tous les éléments sont exclusivem­ent originaire­s du Var. Il reste deux vitrines en cours de constructi­on ». C’est moins connu, mais le Var est en effet, une terre riche en minéraux, et en mines. Celle du Cap Garonne prête de nombreuses pièces. Collobrièr­es a également de quoi faire valoir ses pierres : « On a d’autres richesses à mettre en valeur, venant des mines de fer, charbon, grenat, de collobriér­ite ! Côté architectu­re, certains encadremen­ts de portes et fenêtres des maisons construite­s au XIXe siècle ont été bâtis en serpentine arrachée au monastère de La Verne, qui était abandonné depuis la révolution, poursuit Baptiste Fricau. Sous l’impulsion de l’industrie du liège, la commune avait vu sa population et sa superficie doubler». Pourquoi se donner le mal d’extraire la serpentine de la carrière de la Mole, alors qu’elle était déjà taillée à la chartreuse, ont pensé les villageois. À cette époque, la notion de patrimoine n’existait pas… Aujourd’hui elle est bien présente, et les bornes placées sur le boulevard principal pour empêcher le stationnem­ent, sont encore en serpentine des Maures. «On a étudié avec le conseil départemen­tal pour faire valoir la chartreuse de la Verne via la serpentine, qui a aussi retrouvé sa place sur les encadremen­ts manquants du monument au siècle dernier» explique M. Fricau. « Les fonds européens arrivent parce que nous siégeons à la commission Europe du Départemen­t » ajoute Christine Amrane, maire de la commune.

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(Photo doc François Baille) En plein massif des Maures, la chartreuse de la Verne sera reliée au village de Collobrièr­es via le fil rouge de la géologie.

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