Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Découvrir la Provence d’antan au Centre d’art Sébastien

De nombreuses toiles de peintres naturalist­es toulonnais et marseillai­s sont à découvrir jusqu’au 16 septembre

- J. P. jpoillot@nicematin.fr

Pousser ces jours-ci la porte du Centre d’art Sébastien, au 12 boulevard Jean-Jaurès, à SaintCyr, c’est comme voyager dans un autre temps : celui d’une Provence figée entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe. Dans l’ambiance propice de ce lieu construit vers 1870, une ancienne usine à câpres, l’exposition qui s’y tient jusqu’au 16 septembre a été baptisée « Toulon et Marseille : deux écoles, une Provence ». A travers une quarantain­e de toiles, c’est un riche panel du travail des peintres naturalist­es de cette époque (1). Un mouvement artistique où le souci du détail est omniprésen­t. De quoi s’amuser à chercher les différence­s entre ces « photos » peintes hier avec ce que sont devenus ces paysages, ces rues, ces ports aujourd’hui. Les esthètes s’émerveille­ront sans doute devant la précision d’un trait, les techniques employées, les superbes lumières… même pas sublimées : Agitation matinale sur la Canebière d’Edouard Crémieux ; Chasseur dans la plaine de La Crau de Paul Guigou ; Le quai du port de Toulon de Louis Luc ; Matinée d’été à Cavalas d’Edmond Barbaroux… comptent parmi les oeuvres présentées.

Courdouan en chef de file toulonnais

Mais l’exposition ouvre aussi une fenêtre sur deux écoles, évoquées d’ailleurs dans un livret très bien documenté, disponible à l’accueil du Centre d’art. Celle dite de Toulon, d’où sont issus les artistes actuelleme­nt exposés à Saint-Cyr, réunis dans le “groupe des 50”. Cette école de la fin du XIXe siècle est une émanation de l’Académie du Var créée des années plus tôt, à l’origine de la création du Musée maritime du port de Toulon, dans lequel Félix Brun, maître sculpteur de l’arsenal, fut très actif. Il dirigea aussi l’école des Beaux-Arts de la Marine dans laquelle étudia Vincent Courdouan, qui deviendra le chef de file du foyer toulonnais. Dans la cité phocéenne, c’est Emile Loubon qui fédérera les peintres naturalist­es, en fondant notamment la Société des amis des arts de Marseille et en organisant de nombreuses exposition­s. « Il libère le paysage local de ses convention­s italiennes par un naturalism­e précis, forgeant la vision d’une Provence calcaire, poussiéreu­se, désertique et solaire. D’ailleurs, en 1859, il sera surnommé le peintre du Sahara marseillai­s » ,dévoile le fascicule. Cette exposition unique d’artistes qui avaient en commun l’amour de la Provence est à voir jusqu’au 16 septembre (2).

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 ?? (Photos J. P.) ?? Scènes de vie et paysages (comme une vue de La Ciotat, ci-dessus) témoignent d’une Provence pas si lointaine et du talent des peintres naturalist­es de cette époque.
(Photos J. P.) Scènes de vie et paysages (comme une vue de La Ciotat, ci-dessus) témoignent d’une Provence pas si lointaine et du talent des peintres naturalist­es de cette époque.

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