L’adieu de la nation au géant Aznavour
Lors de son discours prononcé, hier, dans la cour des Invalides, Emmanuel Macron a déclaré que l’artiste était devenu « un des visages de la France »
Ils sont venus et étaient «touslà» hier pour rendre hommage à Charles Aznavour, monument de la chanson française décédé lundi et enfant de la diaspora arménienne, lors d’un hommage placé sous le signe de cette double culture. C’est au son d’Emmenez-moi repris par l’assistance, une de ses plus fameuses chansons, que son cercueil a quitté la cour des Invalides au terme de cet hommage vibrant et solennel. « Charles Aznavour est devenu naturellement, unanimement un des visages de la France », a déclaré le président Macron, dans son éloge funèbre. «On devient aussi Français par la langue. C’est par là qu’Aznavour devint si français et même disait-il Parisien, ancrant par les mots son imaginaire dans une identité qui n’était pas celle de ses parents, prenant pied dans la longue tradition des conteurs, des poètes», a-t-il souligné, saluant celui dont les « chansons furent pour des millions de personnes un baume, un remède, un réconfort ».
Plus de personnes
Cette cérémonie officielle a réuni plus de deux mille personnes comme cela fut le cas pour d’autres personnalités, Simone Veil et Jean d’Ormesson. C’est sur une musique traditionnelle arménienne que le cercueil, revêtu du drapeau français et porté par la garde républicaine, a fait son entrée. Quelques minutes plus tôt, l’hymne arménien puis la Marseillaise avaient retenti, pour l’arrivée du président Macron et du Premier ministre arménien Nikol Pachinian.
Enterré aujourd’hui
Charles Aznavour sera enterré cet après-midi à Montfort-l’Amaury (à l’ouest de Paris) dans la plus stricte intimité. Il reposera dans son caveau familial, aux côtés de ses parents et de son fils Patrick, décédé à l’âge de 25 ans. La disparition du chanteur, surnommé «le Sinatra français» outre-Atlantique, a été pleurée dans le monde entier, d’Hollywood Boulevard à Erevan, en passant par Beyrouth, Buenos Aires ou encore La Havane. C’est en Arménie, la terre de ses ancêtres, que l’émotion a peut-être été la plus vive. Une journée de deuil national est prévue, aujourd’hui, et l’hommage aux Invalides a été très suivi sur place grâce à un écran installé sur la place centrale d’Erevan.