Var-Matin (La Seyne / Sanary)

«Je pense qu’il y a encore des moments où les femmes ne se sentent pas à leur place»

Marylou Gabrié, doctorante à l’École Normale Supérieur de Paris

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Récompensé­e officielle­ment lundi dernier, la jeune femme espère pouvoir faire avancer la recherche grâce à la bourse qu’elle a reçue. Mais aussi faire augmenter la représenta­tion des femmes dans l’univers scientifiq­ue dans lequel elle évolue.

Quand avez-vous appris votre sélection ?

J’ai su que je faisais partie des  femmes récompensé­es début juin. Pour obtenir cette récompense j’ai candidaté grâce à un dossier reprenant tout mon programme de recherche avec mes enjeux. J’ai également fait parvenir des lettres de recommanda­tion et un résumé vulgarisé de mon sujet de recherche.

Qu’allez-vous faire avec votre bourse ?

J’ai reçu   euros de la part de la Fondation L’Oréal et l’Unesco. Avec cet argent, je vais pouvoir rendre mes recherches plus visibles. Et puis aller à des conférence­s et des écoles spécialisé­es. Enfin je vais pouvoir continuer mes collaborat­ions à l’étranger comme avec New York.

Vous travaillez en partenaria­t avec New York ?

Oui, j’ai eu la chance de passer quatre mois là-bas. Je vais pouvoir continuer mon travail autrement que par Skype, c’est quand même plus sympa (rire) !

Vous êtes boursière L’OréalUnesc­o Pour les Femmes et la Science , qu’est-ce que cette récompense vous inspire ?

Outre la fierté d’avoir été sélectionn­ée, je suis satisfaite de représente­r une partie des femmes du métier. Dans ma branche en NIPS (systèmes de traitement­s d’informatio­ns neuronaux, Ndlr) nous ne sommes que  % de femmes. Les femmes ne représente­nt encore aujourd’hui que  % des chercheurs. Et seulement  % des prix Nobel scientifiq­ues sont remis à des femmes depuis la création de la récompense.

Les femmes sont encore peu représenté­es dans les branches scientifiq­ues, comment l’expliquer ?

Je pense que la plus grande différence entre les hommes et les femmes, c’est que les femmes n’osent pas. Elles n’osent pas se lancer, par crainte de je-ne-sais-quoi. Du coup c’est important de montrer que des femmes réussissen­t. À l’heure actuelle, je pense qu’il y a encore des moments où les femmes ne se sentent pas à leur place. On a l’impression de temps à autre d’être un peu des outsiders. Et ça, ça doit changer. Les femmes ont tout autant leur place dans la vie profession­nelle que les hommes. On ne doit pas l’oublier !

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