Une dose de rire pour les enfants à l’hôpital
Chaque mardi matin, le calme du centre hospitalier intercommunal Toulon - La Seyne est interrompu : les farceurs de Bises de clowns viennent égayer le quotidien des petits patients
Un air de flûte dans les couloirs de l’hôpital Sainte-Musse. Deux silhouettes agitées qui déambulent, chuchotent, s’amusent. Il est 10 heures dans le service pédiatrie. Ève Fritsch-Barge et Coline Trouvé, de l’association Bises de clowns (lire ci-dessous) ont laissé place à leurs personnages Viviane et Rita, ces deux copines extravagantes, affublées de nez rouges, venues changer les idées des enfants hospitalisés. Quelques minutes avant, alors encore dans leurs habits de ville, les deux femmes ont fait le point sur les visites du jour. « Il faut prendre les infos sur l’état des patients, des éléments sur leurs dossiers », explique Catherine Richard, coordinatrice de la structure et également clown. Au programme, ce mardi-là,
pour Rita et Viviane, xx minireprésentations dans autant de chambres. « Ici, on est plus dans l’interaction que dans un spectacle classique, reprend Catherine Richard. Il faut être dans l’énergie clownesque, mais également être attentif aux réactions des enfants : il faut, notamment, savoir quitter la chambre au moment où on est le plus haut dans l’effet produit, pour que ce soit ce qu’il reste aux petits patients. Bien sûr, il arrive qu’on fasse un bide… »
La barre placée haut
Ce matin-là, c’est un peu le cas, lorsque Viviane et Rita entrent dans la chambre de Lily-Rose, 6 ans. La fillette, derrière ses lunettes, écarquille les yeux, sourit à la vue de ces personnages hauts en couleur. Mais la petite est timide, répond peu aux sollicitations deux énergumènes, qui tentent de se
frayer un chemin vers son monde. «Ah ha! Elle place la barre drôlement haut LilyRose », lance Rita à Viviane. Si les clowns hospitaliers vont toujours par deux, c’est aussi pour éviter aux jeunes patients un face-à-face qui pourrait les gêner. « Lily-Rose est timide, confie sa maman Amélie, mais je trouve que c’est une superinitiative. Ma fille est là depuis quatre jours et devrait sortir aujourd’hui, mais pour les enfants qui sont là longtemps, c’est vraiment bien ! » Ce n’est pas le petit Marlon, 2 ans et hospitalisé depuis onze jours qui dira le contraire. Une durée assez exceptionnelle dans ce service,
où les enfants restent en moyenne trois jours.
La fête chambre
« J’ai un bobo», annonce le garçonnet. «Ben, moi aussi, j’ai un bobo », bougonne Rita, avant que Viviane, ne sorte sa flûte. C’est la fête chambre 88 ! À chaque fois que la drôle de bonne femme souffle dans son instrument Marlon, hilare, s’écrit: « Pipi ! Pipi ! »« Euh, tu es sûr que ta couche va suffire », l’embête Rita, avant de comprendre que le petit réclame en fait son « bibi »… duquel Viviane s’empresse de s’emparer. «C’est génial, s’enthousiasme Angelina, la mère de Marlon – le petit répète: «C’est génial »– Ça lui a plu, d’autant que ça fait un moment qu’on est là. » « Les clowns leur permettent de faire un break dans leur quotidien à l’hôpital, confirme Sandrine, auxiliaire de puériculture. C’est un peu de rêve qui entre et leur fait oublier, un instant, leur maladie. » Pas la dernière à faire le pitre, Sandrine semble prête à prendre le relais alors que Rita et Viviane s’éloignent, continuant leur déambulation dans les couloirs. Vers les nouvelles histoires qui les attendent dans les chambres des petits patients.