Salon pour briser le tabou Fabrice Chanut, co-auteur de Vestiaires, parrain de cette première édition
Fabrice Chanut est le parrain de cette toute première édition du salon Amours et Handicaps (1). Avec Adda Abdelli, le co-auteur de la série Vestiaires diffusée chaque rentrée sur France 2 depuis 2011. Ce programme court évoque avec humour et autodérision la vie et la vision du monde de Romy et Orson, deux nageurs handicapés qui se retrouvent dans les vestiaires de la piscine où ils s’entraînent avec leurs amis, handicapés également. Avec eux, pas de tabous. On parle aussi d’amour.
Pourquoi avoir accepté de parrainer ce premier salon ? Tout ce qui concerne le handicap nous touche. Le sujet de l’amour, je sais de quelle manière cela impacte la vie des handis. Je trouve donc assez génial, pour les handis ados ou adultes et pour leurs familles, de proposer un salon sur cette thématique, avec l’organisation d’ateliers, la possibilité de rencontrer des spécialistes, thérapeutes, psychologues ou sexologues, pour travailler sur toutes ces questions, à commencer par l’estime de soi. Chacun va pouvoir trouver des réponses ou au moins des pistes de réflexion…
Parmi toutes les problématiques que pose le handicap, celle de la vie affective et de la sexualité est-elle selon vous bien prise en compte dans notre société ?
Pas du tout ! En ce moment, il y a dans notre société un gros problème de vivre ensemble. Cela se ressent aussi sur un sujet comme ça. La sexualité est déjà un sujet tabou pour certains, alors la sexualité des handis, ça l’est encore plus ! En fait, les gens sont souvent étonnés qu’un handi puisse avoir une vie sexuelle. C’est un carcan sont il est difficile de sortir. Il faut pourtant expliquer qu’un handi, comme un valide, a besoin d’aller vers l’autre. Pas seulement en terme de séduction, mais aussi pour rencontrer des amis, se faire des relations professionnelles. Vivre, en fait !
Est-ce un sujet que vous dans la série ? abordez
Bien sûr ! La logique de la série, c’est de montrer le monde vu par des personnes handicapées. On aborde toutes les thématiques par le biais de l’humour. On a fait un épisode avec une tétraplégique qui drague chez le kiné, un autre sur les dévotees, ces gens qui sont attirés par le handicap… À chaque fois, comme pour tous les sujets que nous abordons, ça part d’expériences que nous ont racontées des amis handis.
Pourrait-on aujourd’hui envisager une série ou un film qui aborde ce sujet sans passer par le biais de l’humour ?
Il y a quelques films… Mais je pense que l’humour est la meilleure passerelle, et plus encore l’autodérision pour aborder un sujet tabou. Si j’arrive à rire de moi-même et à faire rire quelqu’un qui est mal à l’aise, je lui fais baisser la garde et on arrive à nouer un dialogue. 1. Fabrice Chanut sera présent sur le salon vendredi et samedi. Trois des comédiens de la série s’y rendront également : Luc Rodriguez,Adda Abdelli et Olivier Pleindoux. Christelle et David sont les amoureux qui ont posé pour l’affiche du salon Amours et Handicaps. Ils se sont rencontrés au foyer Saint-Martin, un foyer de vie de l’Adapei Var-Méditerranée où ils vivent tous les deux, à Cuers, et ils sont en couple depuis environ deux ans. C’est Christelle qui a fait le premier pas. «Ilabon caractère et il me fait des cadeaux » confie la jeune femme. Plus réservé, David se contente d’expliquer qu’il aime Christelle. Tous les deux apprécient d’être amoureux même s’ils savent, pour l’avoir expérimenté dans des relations précédentes, que l’amour peut aussi faire souffrir. « Ils sont dans une relation apaisée, qui leur convient bien à tous les deux. Ça n’a pas toujours été le cas dans leurs expériences précédentes » explique Élodie Joncour, une des éducatrices qui les accompagne. « Avec les lois récentes sur le handicap, la vision du couple a beaucoup avancé. Et sur le terrain, les équipes éducatives comme les cadres ont avancé positivement, explique-telle. Handicapés ou pas, ce sont des adultes, ils ont droit à une vie amoureuse. Nous, on est là pour les protéger, faire de la médiation quand les choses sont compliquées. Dans tous les cas, on essaie de s’adapter à leur demande. »