La garde des Sceaux visite la nouvelle prison de Draguignan
Une visite marathon attendait hier matin la garde des Sceaux Nicole Belloubet à Draguignan, de la cité judiciaire au tout nouveau centre pénitentiaire, avant une intervention devant les étudiants de la faculté de droit. Au tribunal de grande instance, Mme Belloubet a tenu à s’entretenir avec les personnels de différents services (accueil des justiciables, orientation avant l’audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, application des peines).
Nouveau procureur au mois de janvier
Dans la grande salle des assises, elle s’est entretenue à huis clos avec les magistrats et personnels judiciaires, notamment pour confirmer que le tribunal de Draguignan serait maintenu dans toutes ses compétences. S’agissant de la vacance du poste de procureur de la République, depuis la disparition le 25 juillet dernier, d’Ivan Auriel, victime d’un malaise cardiaque, la garde des Sceaux a confirmé que ses services se préoccupaient d’y remédier au plus tôt. « Le nouveau procureur doit encore recevoir l’avis du Conseil supérieur de la magistrature, d’ici quelques semaines. Nous avons donné un nom. Au plus tard, il sera en poste début janvier prochain. » La ministre de la Justice a ensuite inauguré le centre pénitentiaire, visitant la maison d’accueil des familles, l’unité médicale, les installations sportives, culturelles et d’enseignement, ainsi que les ateliers. Dont la boulangerie, où Mme Belloubet a dégusté un demi-pain au chocolat… pour la ligne. « Ce que je vois ici est emblématique de ce que nous voulons construire pour l’avenir de ceux qui sont en détention », a commenté la ministre. Mme Belloubet a confirmé la volonté de « construire 15 000 places supplémentaires de détention, pour passer à 75 000 places et améliorer la prise en compte de ceux qui sont détenus. Sept mille places seront livrées en 2022. » Nice ne sera par concernée dans l’immédiat.
Retour à la fac
«Nous souhaitons construire un nouvel établissement à Nice. Je suis en discussion avec le président de l’agglomération pour savoir exactement où nous pouvons le construire. Rien n’est décidé. Ce serait une prison livrée après 2022. Ce n’est pas toujours facile de trouver un terrain pour construire un établissement pénitentiaire. » Très investis dans cette visite, le député Fabien Matras et le maire Richard Strambio avaient souhaité un déroulé «qui montre toute la place de la justice à Draguignan, pour clore le débat sur la fermeture du tribunal ou de la faculté ». C’est donc dans l’amphithéâtre de la faculté de droit que Nicole Belloubet s’est adressée aux étudiants de première année. «Je suis professeure de droit public, c’est mon vrai métier. Je suis aussi garde des Sceaux… mais j’ai cru comprendre que ce n’est pas une activité qu’on exerce toute sa vie. » Puis, faisant part de son attachement au développement des sites universitaires en dehors des métropoles : « C’est une chance d’avoir près de chez vous un campus qui vous accueille. Aiguisez votre curiosité pour laisser ouverts tous les possibles. Le droit n’est pas du tout un carcan, c’est un formidable vecteur de liberté. »