Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Rugy ouvre la voie aux péages urbains

Le ministre de la Transition écologique entend faciliter leur implantati­on à l’entrée des grandes villes, pour «limiter la circulatio­n automobile et lutter contre la pollution»

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Le péage urbain est-il la solution pour réduire le trafic et la pollution? Même si aucune métropole française n’a encore manifesté son intérêt, le gouverneme­nt profitera de la prochaine loi d’orientatio­n des mobilités pour dépoussiér­er et rendre fonctionne­l le dispositif. Le ministre de la Transition écologique François de Rugy a confirmé, hier, que la mesure figurait bien dans la dernière version de l’avant-projet de loi. Quelle grande ville de l’Hexagone imitera donc avec plusieurs années de retard Londres, Stockholm et Milan? « Un certain nombre de choses ont été réclamées par les élus locaux, et notamment la question du péage urbain », areconnu sur BFMTV le ministre, confirmant une informatio­n du site Contexte. « Il y aura des possibilit­és, des limites. On ne pourra pas dépasser un certain niveau de péage. Ensuite les élus locaux décideront. » « Deux euros et demi par véhicule par jour dans une ville de plus de 100.000 habitants, c’est le plafond qui sera sans doute débattu », a-t-il précisé. La taxe pourrait monter à «5

euros dans les villes de plus de 500.000 habitants et 10 euros maximum pour les poids lourds ». Le texte devrait être présenté au Conseil des ministres « à l’automne » et au Parlement « en janvier ou février sans doute ». Le ministre issu du monde écologiste a rappelé que la mesure figurait depuis le Grenelle de l’environnem­ent en 2007.

Discrimina­nt pour les ménages modestes ?

« Mais selon des critères tels qu’elle n’est pas opérante et que personne ne l’a jamais mise en oeuvre en France », selon le ministère des Transports. Actuelleme­nt, le péage urbain est limité à trois ans. Parmi les grandes villes, Marseille et Lyon restent discrètes. Paris « ne ferme pas la porte » mais exige « ce péage se fasse avec l’accord de toutes les communes concernées, qu’il ne soit pas discrimina­nt pour les ménages modestes ». « On n’est pas demandeur, mais si un péage devait voir le jour cela sera sous conditions » et « pas aux portes de Paris », résume la municipali­té pour laquelle il est « hors de question d’un péage urbain à 20 euros comme à Londres ». « Plutôt qu’un péage urbain, nous attendons du gouverneme­nt la suppressio­n du péage autoroutie­r qui envoie des camions en coeur de ville », a réagi la métropole de Nice, dont la réduction prochaine de 20 % du trafic sera rendue possible par l’extension du tramway. « Il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles, ce n’est pas pour l’environnem­ent », enrage Pierre Chasseray, délégué général de l’associatio­n 40 millions d’automobili­stes. « Ils ne savent plus quoi inventer pour faire payer les gens. »

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(DR) Plusieurs villes italiennes – comme ici à Rome – ont opté, depuis le début des années , pour des zones à trafic limité (ZTL) avec un bilan très positif.

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