Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Service public et boulette de « shit »

-

Quand les policiers patrouille­nt à la tour du Gère, ils sont annoncés à grands cris. Avant d’intervenir, ils doivent passer un portail volontaire­ment fermé, déplacer des containers de poubelles renversés – au régal des rats qui grouillent. Ou encore enjamber un accès obstrué d’encombrant­s – moto cassée, morceaux de bateau, palettes… Puis, ils peuvent espérer courser un petit dealer. Ce no man’s land n’est pourtant pas le tiers-monde. Le même pâté d’immeuble s’ouvre sur la maison des services publics, où se côtoient plusieurs services sociaux. Deux univers côte à côte, ou plutôt dos à dos. « C’est paradoxal, reconnaît une habituée des lieux. Ici, un délégué du procureur fait des rappels à la loi pour consommati­on de stupéfiant­s, alors que juste dehors d’autres brûlent leur boulette de shit .» Un jour de pluie, un vendeur a même pensé pouvoir installer sa chaise à l’abri sous l’auvent de l’entrée. Il a été prié de s’éloigner. « Il y a une accumulati­on. Ce n’est pas anodin ce qu’il se passe. Et les gens sont encore plus inquiets, suite aux derniers événements. » Le  septembre , deux hommes ont été abattus au pied d’un immeuble proche, dont un ado de  ans. Il y a tout juste un an, le  octobre , dans les environs, un premier meurtre enclenchai­t un engrenage de violences. Le trafic lui, grossit. «Ils ont des choufs, des armes, c’est le business».

Newspapers in French

Newspapers from France