« Depuis , nos revenus sont siphonnés »
Romain Debray, maire d’Entrecasteaux : « On est en pleine ruralité ici. On est très fier de notre patrimoine, de notre forage. On gère l’eau en régie, ça marche très bien. Le prix de l’eau est très bas. Vous savez où j’en viens : il y a une incompréhension des citoyens sur le transfert de la compétence eau et assainissement. Pourquoi nous priver de ce levier de développement ? Un collectif s’est créé, une pétition a recueilli 600 signatures. J’appelle les maires à communiquer là-dessus. » Michel Gros, maire de La Roquebr ussanne : « Les maires sont des personnes responsables et des professionnels républicains. Depuis des années, on sent une lame de fond, et depuis une dizaine d’années, des lois ruralicides. Il y a un manque de confiance et de respect de l’État par rapport à notre travail. » Pierre-Yves Collombat sénateur, vice-président de l’AMRV : « Rien ne serait plus catastrophique que cette disparition des maires faute de combattants. Ce serait un drame pour le pays tout entier, pour la démocratie. Depuis la révolution qui a créé les communes, la République est au village en même temps qu’à Paris… Regardez la sécession civique galopante, elle porte en germe des lendemains qui ne chanteront pas. La commune est le terreau du civisme. Le combat continue et continuera et la raison finira par triompher. La nation est un passé et un futur. » Christine Amrane, maire de Collobrières : « Un vent de révolte souffle. Depuis une quinzaine d’années que les transferts de compétences se multiplient : quel en est le coût ? At-on fait le bilan ? Quelles économies ont été faites? Pour chacun d’entre nous, c’est plus de complexité, nous ne savons plus où nous allons. Il va falloir augmenter les taxes car l’État nous y oblige. On sait qu’avec les élections, on va tous dégager. » André Guiol, président AMRV: « Il y a une constante depuis 2010 dans le transfert de nos compétences et le siphonnage de nos revenus. » Michel Tosan, maire de Bagnolsen-Forêt : « Aujourd’hui, nous sommes en première ligne. Nous nous battons pour notre population. À Paris, la superstructure n’a pas la capacité de prendre ses responsabilités. C’est à la représentation nationale majoritaire de prendre ses responsabilités. » Hervé Chatard, maire de La Verdière : « Nos petites écoles sont en difficulté. On investit beaucoup dans les bâtiments, le numérique. On n’a pas perdu d’enseignant cette année, il est capital de maintenir l’effort l’an prochain. » Claude Porzio, maire de Pourcieux : «Je suis préoccupé par le mode d’attribution de la dotation d’équipement des territoires ruraux. » Une inquiétude largement partagée… Jean-Jacques Lachamp, président de l’AMR des Alpes-deHaute-Provence : « J’en appelle aux législateurs : si vous voulez supprimer la commune, allez jusqu’au bout. Quel que soit l’exécutif, de droite ou de gauche, on nous enlève tout. Le prix au m3 de l’eau va exploser. » Pierre Gautier, maire de Forcalqueiret : « La majorité de nos lois proviennent d’une tendance lourde, d’une lame de fond, malgré les alternances, les changements de présidents, rien n’y fait, aucun ne modifie ni ne corrige. Est-ce que ce sont les politiques qui gouvernent ou les fonctionnaires dans le but ultime de faire disparaître les communes ? » Denise Leiboff, présidente de l’association régionale des communes pastorales: «Nous en avons ras-le-bol. Quels moyens avons-nous de nous faire entendre ? » Christine Lanfranchi, sénatrice: « On continue à travailler, à investir, à avancer, à appliquer les lois de la République. On s’est habitué au pire. Qui est oublié dans tout ça ? La voix du peuple. 30 % de la population vit dans les petites communes rurales. » Jean-Louis Masson, député : « On est en train de supprimer cette démocratie locale qui fait la force de notre République. Il faut s’unir et se battre. » Jean-Pierre Véran, président de l’association des maires du Var : «Laissez les communes telles qu’elles sont. Écoutez les maires. »