Des chrysanthèmes pour fleurir les tombes de soldats
Hyères Huit cents pots cultivés dans l’exploitation horticole municipale, à La Riperte, vont aller fleurir les tombes des soldats, entretenues par le Souvenir français dans les cimetières de la ville
Près de huit cents pots de chrysanthèmes cultivés dans les serres municipales de La Riperte, route de l’Ayguade, vont rejoindre les cimetières hyérois, d’ici à la Toussaint. Elles iront fleurir les tombes des soldats enterrés dans les carrés militaires entretenus par l’association le Souvenir français : à la Ritorte, le principal cimetière de la commune, mais aussi dans l’ancien et le nouveau cimetière de Giens, dans celui de Sauvebonne et sur quelques tombes porquerollaise ou levantines. Les stèles de Giens, Mauvanne, des Salins et du Pyanet, le monument de la DFL au Golf-Hôtel et le monument aux morts de la ville, près de la médiathèque, seront aussi fleuris grâce au travail des cinq employés de l’exploitation horticole municipale et de leurs collègues du service espaces verts.
Une particularité hyéroise
Cette exploitation est une particularité hyéroise, intimement liée à l’histoire agricole et horticole de la ville. Ces terrains ont été acquis par la commune en 1956 grâce au legs de 10 000 francs d’un donateur, François Alexis Ripert, qui a donné son nom au site. « L’existence de cette exploitation, qui fournit près de 60 000 plantes par an à la commune, lui permet une grande liberté de choix, explique l’adjoint en charge de l’agriculture, Élie Di Russo. Cela représente évidemment une économie pour la commune, même si elle procède aussi à des achats extérieurs auprès des pépiniéristes. » Ces plantes sont cultivées, de la semence à la mise en pot, sur près de 2700 m2 de serres, 500 m2 de tunnels et 800 m2 d’ombrières, « en protection biologique bien sûr », précise l’élu. L’exploitation travaille d’ailleurs avec les techniciens du SCRADH, la station d’expérimentation horticole basée à quelques centaines de mètres. Ils conseillent les jardiniers communaux, les parterres municipaux leur servant de terrains d’expérimentation. Ces investissements valent à l’exploitation communale ses deux certifications : « Plante bleue », qui garantit une culture sans pesticide ou produits phytosanitaires ; et «Fleur de France », qui garantit l’origine nationale des plantes.
Un temps fort dans l’année
La Toussaint, comme la fête des fleurs au printemps, marque l’un des temps forts de l’année pour les jardiniers de La Riperte. « Leur travail contribue largement à l’attrait de la ville et à la beauté de son environnement, donc à son patrimoine, vante Élie Di Russo. Tout comme le travail des jardiniers amateurs, qui s’impliquent dans le concours des jardins fleuris. » Le travail des uns peut d’ailleurs inspirer la créativité des autres. L’hiver approchant, les serres de La Riperte vont fournir au service espaces verts les plantes qui égayeront ses massifs. Cyclamens, lantanas, sauges, pensées seront bientôt mis en terre. Mi-novembre, les bulbes des tulipes ou des narcisses, qui annonceront l’arrivée du printemps, les rejoindront. En attendant, ce sont les couleurs dorées ou mauves des chrysanthèmes qui annoncent novembre.