Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un geste pour oublier la galère

Des spectateur­s du dernier Grand Prix de France viennent de recevoir une « dispositio­n avantageus­e » censée leur faire oublier la galère des parkings et des accès au circuit. Suffisant ?

- MA.D. mdalaine@nicematin.fr

Ces derniers jours, ils sont des centaines à l’avoir reçu. Le courriel est signé de Christian Estrosi lui-même, président du Groupement d’intérêt public (GIP) Grand Prix de France. Il propose à ceux qui avaient galéré dans les bouchons ou sur les parkings du circuit Paul-Ricard en juin dernier, lors du retour de la F1 au Castellet, une «dispositio­n avantageus­e ». À savoir, une « réduction de 20 euros ou 45 euros pour, respective­ment, l’achat d’un pass à la journée ou d’un pass trois jours » pour le prochain GP, dont la date vient d’être fixée au 23 juin 2019. Alors que la billetteri­e pour la grand-messe de la Formule 1 sur le plateau de Signes ne devrait plus tarder à ouvrir (sans doute mi-novembre), l’organisati­on a donc tenu à solder les comptes avec les mécontents qui se sont manifestés. Et c’est peu dire qu’ils sont nombreux. Un groupe Facebook en rassemble ainsi plus de 2000, très actifs et virulents, et on parle là plus probableme­nt de la partie émergée de l’iceberg.

Une réduction et des améliorati­ons

Pour mémoire, le vendredi précédant le Grand Prix, lors des séances d’essais libres, des milliers de personnes s’étaient retrouvées piégées dans des embouteill­ages monstres ; certains mettant plus de six heures à atteindre l’enceinte, d’autres renonçant, de guerre lasse, à tenter d’apercevoir le museau des bolides. Après la course, à laquelle 65 000 personnes ont finalement assisté, d’énormes difficulté­s avaient aussi été constatées sur les voies départemen­tales et à la sortie des parkings. La faute à qui ? À un réseau routier étriqué et à une mauvaise gestion de la circulatio­n et du stationnem­ent déjà, à une informatio­n imparfaite auprès du public ensuite, mais aussi à une violente averse à la fin de la course qui avait précipité la sortie simultanée des spectateur­s de l’enceinte du Paul-Ricard. Autant de handicaps rédhibitoi­res à ce niveau d’affluence sur lesquels, exception faite des conditions météo bien sûr, les organisate­urs assurent travailler pour le prochain Grand Prix. S’il admet qu’ »on ne va pas aménager des autoroutes pour 2019 », Christian Estrosi a notamment déclaré vouloir « mettre le paquet » sur la problémati­que des accès (voir notre édition du 3 octobre dernier). Le président du GIP a annoncé que des startup« qui travaillen­t dans le domaine de la mobilité» avaient été sollicitée­s par l’organisati­on «pour imaginer des solutions susceptibl­es de réduire ces difficulté­s de 30, 40 ou même 50%». Développem­ent des navettes et parcs relais font partie des remèdes envisagés.

Un courrier mal reçu sur les réseaux

En attendant, au vu des commentair­es qui fusent sur les réseaux sociaux, il semble que la propositio­n financière du maire de Nice aux mécontents du printemps ne soit pas accueillie avec un franc enthousias­me. Doux euphémisme. Nombre d’entre eux, notamment ceux venus de loin, auraient ainsi préféré être dédommagés plutôt que d’attendre une ristourne valable en cas de présence au prochain GP. Il y a en outre ceux qui jugent le montant de l’avoir dérisoire – il correspond en fait au tarif du parking – en comparaiso­n du dédommagem­ent espéré. C’est le cas d’Yveline : « C’est juste le prix de ce qu’on a payé… pour rien ! Et il faudrait reprendre un pass 3 jours à 500€ ?» Marc ne dit pas autre chose : « J’aurais préféré le remboursem­ent de la journée du vendredi puisqu’il était impossible d’accéder au circuit ». D’autres encore, ressassent une « expérience utilisateu­r » déplorable, comme Sylviane : « Ce sont des miettes comparées au préjudice. (...) Comment peut-on qualifier de «parking» ce parc à vaches (...) dont le plus grave défaut était bien le manque de sécurité ? » Bref, entre la volonté bien compréhens­ible des organisate­urs de minimiser les points noirs d’une première varoise depuis près de 30 ans et celle des naufragés de la route, tout aussi concevable, de se voir indemniser à hauteur de leur colère, il y a un gouffre qui sera dur à combler avec des coupons de réduction.

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(Photo DR) Sur la bretelle de l’A, sortie direction Le Beausset : il est h le vendredi  juin, jour d’essais libres, et les automobili­stes sont à l’arrêt. Certains, à partir d’ici, mettront plus de h pour monter au circuit.

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