Forum pour la paix: la crainte d’un “engrenage” semblable à celui des années
Emmanuel Macron a inauguré, hier, le Forum pour la paix, «qui a pour vocation à se reproduire chaque année » a-t-il déclaré. « Le monde dans lequel nous vivons est fragilisé par des crises qui déstabilisent nos sociétés » ,a souligné le Président français. « Et nous sommes fragilisés par les retours des passions tristes, le nationalisme, le racisme, l’antisémitisme, l’extrémisme, qui remettent en cause cet horizon que nos peuples attendent ». La chancelière allemande Angela Merkel a estimé que le « projet européen de paix » né après 1945 était menacé par la montée du nationalisme et du populisme, dont s’est inquiété à la même tribune le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. « Nous voyons bien que la coopération internationale, un équilibre pacifique entre les intérêts des uns et des autres, et même le projet européen de paix sont de nouveau remis en question », a déclaré Angela Merkel à l’ouverture du premier Forum pour la Paix à Paris.
Se battre pour la paix
«La paix que nous avons aujourd’hui, qui nous paraît parfois par trop évidente, cette paix est loin d’être une évidence et il faut que nous nous battions pour elle », a-t-elle souligné, mettant en garde contre « un nationalisme à oeillères » et s’inquiétant « qu’on recommence à agir comme si l’on pouvait purement et simplement ignorer nos relations et nos engagements réciproques ». Egalement présent à Paris, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a de son côté mis en garde dimanche contre un « engrenage » géopolitique semblable à celui qui mena à la Première Guerre mondiale et à celui des années 1930. « Bien des éléments aujourd’hui me semblent emprunter et au début du XXe siècle, et aux années 30, laissant craindre un engrenage invisible », a-t-il déclaré à l’ouverture du Forum sur la Paix.