Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Au nom du père, de la mère, du frère... ces écrivains aux noms célèbres

Thème phare de l’édition, la famille est largement représenté­e dans l’offre littéraire mais aussi à travers les nombreux, fils, filles, frères, cousins de..., aux noms connus de tous en dédicace aujourd’hui

- LAURENT AMALRIC lamalric@nicematin.fr

Sardou, Audiard, Tabarly, De Caunes, Tavernier, etc. Leur nom vous dit quelque chose ? Forcément derrière le patronyme affleure le lien de parenté avec une personnali­té dont le parcours est connu de tous les Français, ou presque. Fils ou fille, cousine, frère, neveu, petit-fils de..., etc., sont présents en force dans les travées toulonnais­es ce week-end.

L’histoire des Sardou passe par Toulon...

« La filiation est effectivem­ent importante. Elle ne constitue pourtant pas un critère de sélection pour cette édition que l’on a voulu exigeante tout en demeurant populaire», module toutefois Bertrand Morisset qui a concocté le plateau d’auteurs 2018. Pour autant, le dirigeant-fondateur de l’agence Tome2 est fier d’avoir convié le fils de Michel Sardou hors de toute actualité littéraire. « Son prochain roman est en préparatio­n chez XO, mais je trouvais normal de convier Romain pour témoigner. Ne serait-ce qu’en mémoire de son grand-père comédien, Fernand Sardou, disparu ici en janvier 1976, dans les coulisses du théâtre municipal...», souligne-t-il. La mère célèbre d’une autre invitée s’est envolée également non loin, le 20 juin 2016 à Hyères. Fille de Benoîte Groult et George de Caunes, Blandine de Caunes joue à 100% la filiation en défendant le Journal d’Irlande 1977-2003 (Grasset) de sa mère, qu’elle a supervisé et préfacé. « J’ai eu une famille formidable avec des parents très permissifs pour l’époque. Ils m’ont aussi donné la chance de côtoyer des gens passionnan­ts comme Léo Ferré, un intime qui venait à Hyères ou François Mitterrand et les Badinter, invités dans notre maison d’Irlande, revendue depuis. Eric Tabarly aussi qui débarquait avec son Pen Duick dans les années 80... », se souvient Blandine qui profite de sa résidence du vieux Hyères ces jours-ci. Lorsqu’on lui indique que justement, Patrick Tabarly, son frère, s’aligne également à la Fête du Livre, elle s’empresse de vouloir aller le saluer.

Patrick Tabarly « naufragé des airs »

Pas de chance, celui qui est venu présenter Frères de mer (Editions Stock), arrivait « à la rame » hier à Toulon. « Enfin, il a loupé sa correspond­ance aérienne... Du coup il ne sera présent qu’en soirée», Bertrand Morisset. Séance de rattrapage aujourd’hui autour de ce récit qui conte les liens forts unissant cette fratrie de navigateur­s. Vingt ans après la tragique disparitio­n en mer d’Irlande du frère aîné tant aimé par le grand public... Avec Tu t’appelais Maria Schneider, la journalist­e Vanessa Schneider (lire par ailleurs) raconte pour sa part l’histoire de sa regrettée cousine, l’actrice du sulfureux Dernier Tango à Paris glisse incarné par Brando.

Audiard rime toujours avec polar

Marcel Audiard, lui, prolonge l’héritage familial du grandpère Michel Audiard et de l’oncle cinéaste Jacques Audiard, avec Le Cri du corps mourant (Le Cherche Midi), polar au style original, remarqué par la critique et le public. Il en va de même avec les talents d’écriture de la fille de Bertrand Tavernier, Tiffany, qui s’installera au stand Mille paresses à partir de cet après-midi. En provenance de la capitale, René Manzor alias René Lalanne, frère de Francis et Jean-Félix, parlait dès hier avec verve d’Apocryphe (Calmann-Lévy Noir), thriller biblique qui prend sa source dans la famille du... Christ. Jérusalem. An 30. Un petit garçon regarde avec rage son père agoniser sur une croix. Il n’est autre que David de Nazareth, le fils de Jésus ! Un pitch épique qui ouvre sur une quête passionnan­te.

Focus sur la descendanc­e de Jésus

« J’ai voulu m’attacher à l’angle humain. Entrevoir comment une famille survit lorsqu’un père répond davantage à sa destinée divine qu’au bonheur des siens... », explique René Manzor, nouveau venu à Toulon, qui place justement la famille audessus de tout. « Avec mes frères, nous avons une relation forte. On peut ne pas se voir pendant des années et se retrouver comme si c’était hier. L’arbre se reconnaît à ses racines, pas à ses fruits ! », conclut-il. Des accents dignes d’une parabole tandis qu’une septuagéna­ire distinguée en promenade confie à une amie dans un sourire malicieux ses aventures extra-conjugales passées. C’est aussi cela la Fête du Livre jusqu’à dimanche soir. La famille. Et ses petits plaisirs interdits.

 ?? (Photo Luc Boutria) ?? René «Manzor» Lalanne et Blandine de Caunes font cause commune sur le stand Charlemagn­e Fréjus.
(Photo Luc Boutria) René «Manzor» Lalanne et Blandine de Caunes font cause commune sur le stand Charlemagn­e Fréjus.

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