Meurtre en appel à Draguignan: peine réduite pour l’accusée
L‘appel a été profitable, jeudi dernier devant la cour d’assises du Var, pour Chanez Djebbari, une jeune femme de 31 ans, accusée du meurtre d’un retraité de 76 ans, le 5 août 2014 à Marseille. Un crime dont elle n’a jamais contesté la matérialité, mais dont elle disait qu’il avait été commis sans intention de tuer.
De quinze à dix ans
Condamnée pour meurtre, en premier ressort devant les assises d’Aix-en-Provence, à quinze ans de réclusion, Chanez Djebbari avait fait appel. Ce dans l’espoir de voir les jurés varois réduire sa peine, en considérant que cet homicide était indépendant de sa volonté. Si son crime était requalifié en violences volontaires avec arme, ayant entraîné la mort sans intention de la donner, le maximum de la peine encourue tombait à vingt ans. D’autant que l’expert psychiatre avait relevé chez la jeune femme des troubles psychiques susceptibles d’avoir altéré son discernement lors des faits. Dans son verdict, la cour d’assises du Var a maintenu la qualification de meurtre, mais a réduit la peine à dix ans de réclusion, prolongés par cinq ans de suivi sociojudiciaire. C’était très précisément la peine requise par l’avocat général Pascal Guinot.
Une question de catégorie
Dans leur décision, les jurés d’appel ont d’abord confirmé que, malgré les presque six mois écoulés entre les faits et le décès de la victime, ce sont bien les coups de couteau reçus par Roland Rivière qui étaient à l’origine de sa mort. Ils ont aussi considéré que ces coups avaient été portés alors que la victime était à terre. Et s’il était possible que Roland Rivière, luimême armé d’un couteau, ait porté les premiers coups lors d’une dispute, les armes n’avaient pas été égales. Le retraité, pesant 63 kg, ne faisait pas le poids face à une jeune femme d’alors 27 ans, mesurant près de 10 cm de plus que lui et pesant 99 kg. Comme on dirait dans les milieux pugilistiques, les deux protagonistes n’évoluaient manifestement pas dans la même catégorie. Dès lors que Roland Rivière était à terre, il ne pouvait plus l’empêcher de partir. Les coups de couteau portés ensuite témoignaient surtout d’un acharnement contre la victime. Et si la question de la légitime défense avait été examinée, la riposte de la jeune femme a été jugée disproportionnée.