Laurent Horny, collectionneur aux mille vies
Le 10 décembre, la maison Boisgirard-Antonini disperse chez Drouot la collection de ce grand décorateur-antiquaire qui a officié entre Cannes et Paris
Le 10 décembre chez Drouot, l’étude Boisgirard-Antonini met aux enchères plus de 200 lots ayant appartenu à un véritable esthète : Laurent Horny (1922-2000). « C’est une superbe collection de toiles des XVe, XVIe et XVIIe siècles, de meubles hauteépoque et d’éditions d’artistes contemporains », confie, enthousiaste, maître Pierre-Dominique Antonini, commissaire-priseur. Personnage aux mille vies, Laurent Horny devient médecin à l’âge de 20 ans. Parallèlement à son métier, ce passionné de linguistique participe avec son ami intime Paul Robert à l’élaboration du célèbre dictionnaire éponyme, et parcourt le monde pour donner des conférences sur la langue française. Il acquiert aussi deux châteaux avant de venir s’installer sur la Côte d’Azur au milieu des années 70. Là, il réside à Seillans dans la maison varoise du peintre et sculpteur Max Ernst (1891-1976), achetée directement auprès de l’artiste. Changement de trajectoire, cet amoureux du beau décide ensuite de devenir antiquaire et décorateur. Son activité se développe rapidement auprès d’une clientèle nationale et internationale entre Paris et Cannes jusqu’en 1989, où il prend sa retraite sur la Riviera. Mélange subtil entre modernité et tradition, sa collection personnelle alterne entre des oeuvres allant de la Renaissance à l’art contemporain, en passant par le Grand Siècle. Parmi les lots susceptibles d’attirer la convoitise des collectionneurs figure une exceptionnelle statue représentant l’allégorie de l’Envie sous les traits d’une femme drapée dévorant un coeur tenu de sa main gauche. Attribuée à Alonso Berruguete (1489-1561) et estimée entre 30 000 et 40 000 €, la sculpture a appartenu autrefois à Jean Cocteau. Autre lot remarquable : un rare cabinet à décor de branchages marqueté sur trois faces d’époque Louis XIV. Ce meuble rarissime, évalué entre 30 000 et 50 000 €, est attribué à Pierre Gole (vers 16201685), l’un des plus importants artisans parisiens sous le règne du Roi Soleil. De quoi séduire les amateurs de beaux objets. Statue représentant l’allégorie de l’Envie attribuée à Alonso Berruguete (-) - Castille, deuxième tiers du XVIe siècle - H : CM – Estimation : - €.