Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Rythmes scolaires: un syndicat écrit au ministre

- J. P. jpoillot@nicematin.fr

Certaines personnes n’ont pas apprécié l’article paru le 22 novembre dans nos colonnes, « A Sanary les TAP ont (finalement) la cote », dans lequel la municipali­té se félicitait du succès des Temps d’activités périscolai­res (TAP, ancienneme­nt NAP pour Nouvelles activités périscolai­res). Parce que « personne ne critique la qualité des activités proposées, riches, variées ». Parce qu’ «aucune contributi­on n’est demandée aux familles, mettant donc tous les enfants sur un pied d’égalité ». Ou encore car la ville estime que les chiffres parlent d’eux-mêmes : « 700 enfants y sont inscrits, soit 83 % de fréquentat­ion. »

« Déni de démocratie » ?

Mais un collectif de parents d’élèves – qui avait recueilli près de 250 signatures en fin d’année dernière pour demander le retour à la semaine de quatre jours – et un syndicat, le SNE-Snalc (1), déplorent, eux, que la mairie « n’entende pas la volonté des familles » .Ils mettent en avant le fait que les conseils d’école des quatre établissem­ents sanaryens s’étaient prononcés, par un vote, pour ce retour en arrière. Seulement, l’inspection académique exige, selon le texte du décret, que la demande de dérogation – pour revenir à la semaine de quatre jours – soit faite conjointem­ent par la mairie et les conseils d’écoles. Si l’une ou l’autre des parties n’est pas d’accord, la dérogation ne s’applique pas. Le syndicat crie ainsi au « déni de démocratie ». Le maire, lui, conserve la même position depuis des mois : « Il n’y a pas de déni de démocratie puisqu’on m’a demandé mon avis. Je l’ai donné. Le directeur académique a appliqué les textes. » Le syndicat a alors décidé d’écrire au ministre de l’Education nationale pour lui demander de changer les textes.

 % des villes varoises ont enterré la réforme

« A la rentrée 2017, 97 % des communes varoises (135 sur 139) sont revenues à la semaine de quatre jours, argumente une élue du SNE-Snalc. C’est bien que la dérogation à demander pour revenir à la semaine de quatre jours n’en est plus vraiment une. » Aussi, le syndicat réclame « que la dérogation devienne la règle » et « un amendement pour faire que les votes des conseils d’école deviennent prépondéra­nts et que le refus d’élus ne bloque pas toute possibilit­é de retour à la semaine de quatre jours ». En attendant une éventuelle mise au point de l’Etat, les petits Sanaryens gardent le rythme imposé sous le quinquenna­t Hollande (2). Et si du côté du collectif on « ne critique pas la qualité des TAP », en revanche on « n’accepte pas de lire que 83 % des familles les plébiscite­nt » : « Ce sont surtout des familles prises en otage car elles travaillen­t : comment des parents qui travaillen­t peuvent décemment quitter le boulot à 15 h ? Super TAP ou simple garderie, la plupart des familles y laisseront leur enfant, alors tant mieux si c’est de qualité. » Et de proposer, pour mettre tout le monde d’accord, de « concentrer les TAP le mercredi matin ». 1. SNE-Snalc : Syndicat national des écoles- Syndicat de l’Éducation nationale et du supérieur. 2. Chacun des deux groupes scolaires de Sanary, La Vernette et Cousteau, organise les TAP en alternance deux aprèsmidi par semaine de 15 h à 16 h 30, soit 3 h de TAP par semaine. Les lundis et jeudis pour le premier, les mardis et vendredis pour le second. En contrepart­ie, ils ont classe le mercredi matin.

Newspapers in French

Newspapers from France