Un Buisson ardent

Quelques jours avant le strass d’une cérémonie du Ballon d’or plus bling bling que jamais, à quelques heures des paillettes d’un football champagne, version bulles hors de prix, le terrain, le vrai, celui qui sent plus l’herbe humide que le parfum des grands couturiers, a parlé. Et ce samedi il a récompensé tout un collectif étoiliste, tombeur (-) avec brio des jeunes pousses de l’AS Monaco. Un résultat qui fait l’affaire des hommes d’André Blanc, mais pas forcément la nôtre tant il semble difficile aujourd’hui d’en sortir un plutôt qu’un autre pour le mettre à l’honneur. Entre la classe de Mourabit, auteur d’un but d’une trentaine de mètres, le réalisme de Da Silva, buteur pour la cinquième fois de la saison en championnat, l’agilité de Manero sur sa ligne de but ou l’abattage de Gbohou au milieu de terrain, le choix est pour le moins cornélien. Mais puisque nous sommes loin du Ballon d’or, choisissons de mettre en lumière un homme de l’ombre. Récupérateur infatigable, métronome du milieu de terrain varois, Arnaud Buisson a largement densifié l’entre-jeu étoiliste. Juste dans ses choix, propre, sans jamais en faire trop, l’ancien Hyérois et Toulonnais est peutêtre, sinon la meilleure, du moins l’une des plus judicieuses recrues estivales de l’Etoile. Et on comprend qu’André Blanc, lui aussi arrivé de Hyères, l’ait emmené dans ses valises. Il y a des ballons d’or et des joueurs qui n’ont pas de prix.