Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Une vocation précoce, fruit d’une belle histoire

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L’origine de son attirance pour la musique ? Ils étaient tous désireux de la connaître.

«J’ai été mis au piano grâce à ma marraine, qui l’enseignait. Nous n’avions aucun lien de parenté. Mais pendant la Seconde Guerre mondiale, mon père avait été chargé avec un chauffeur d’aller distribuer le courrier aux soldats. Des liens très forts se sont créés entre les deux, et à la fin de la guerre je suis devenu le filleul de l’épouse de ce chauffeur. Ayant décelé mon intérêt pour le piano, elle a incité mes parents à me faire donner des leçons, dès mes quatre ans. Mais à l’âge de douze ans, alors que j’allais présenter le concours d’entrée au Conservato­ire, j’ai entendu à la radio la musique d’outreAtlan­tique qui arrivait, et me plaisait davantage. J’ai renoncé au concours, demandé à mes parents de m’équiper d’un petit orgue, et à partir de là, j’ai constitué des groupes avec des voisins de quartier... » Que reste-t-il du jeune homme qui chantait

Dans les ruisseaux

?

« C’est par l’entremise d’une des parolières de Claude François que le batteur de Jacques Dutronc et moi, qui écrivions tous deux des chansons, avons été présentés à Claude, en . Il nous a signé un contrat de cinq ans dans sa maison d’édition. Plusieurs de nos textes sont apparus dans ses albums. Jamais dans un single. Jusqu’au jour où Claude, avec qui nous menions une vie trépidante et qui nous transmetta­it de sa fabuleuse énergie m’a dit, à propos des Ruisseaux : “Pourquoi tu ne chanterais pas cette chanson toi-même ?” C’est ce que j’ai fait, et j’ai continué dans ce type de répertoire. »

Avec Claude François, était-il tenu de chanter des chansons commercial­es

« Je le faisais avec beaucoup de plaisir, c’était dans l’air du temps et comme il y avait du succès en retour, j’avais fini par me fabriquer ce personnage en costume à paillettes. Mais le temps passant, je me sentais de plus en plus en décalage, et quand le contrat avec Claude s’est achevé, je me suis senti libre de laisser plus de place au musicien que je suis. » Quid de sa collaborat­ion avec Serge Gainsbourg ?

« Quand j’ai quitté le label Flèche dirigé par Claude François, je suis parti à Los Angeles et j’ai découvert des sons, une énergie différente. J’ai eu envie de changer de parolier, et j’ai sollicité Serge Gainsbourg, qui a accepté. On a fait trois albums ensemble, puis il est devenu Gainsbarre et on a mis un terme à notre collaborat­ion. Lio, avec qui j’étais à l’époque, m’a proposé de travailler avec son parolier Jacques Duvall, qui m’a écrit de magnifique­s textes pendant trente ans et est devenu un ami. »

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