Charles Berling: «Je ne cours ni après la gloire, ni l’argent» Toulon
Charles Berling tient le premier rôle d’Un Beau voyou, le premier film de Lucas Bernard. Ce polar millimétré, qui sort demain sur les écrans, a été projeté en avant-première au Pathé Liberté
D’un côté le jeune réalisateur de Un Beau voyou, Lucas Bernard. De l’autre, un acteur confirmé, Charles Berling, qui vient discuter « à domicile », de son dernier film tout près de son théâtre Liberté : au cinéma Pathé. Le film sort demain partout en France et les Toulonnais ont pu le découvrir le 16 décembre dernier en compagnie d’une partie de l’équipe du film. Interview croisée.
Comment avez-vous organisé la sortie du film ?
LucasBernard:Onl’a présenté dans plusieurs villes en France, de SaintJean-de-Luz à Amiens et de Cannes à Perpignan. Aujourd’hui, c’est Toulon et ça tombe bien puisque Charles (Berling) est ici chez lui (rires). Charles Berling : Oui, j’ai eu seulement à traverser la rue pour venir ! C’était important que le film soit montré en avant-première à Toulon et je suis pressé de répondre aux questions des spectateurs après la projection.
Vous avez deux métiers différents et vous êtes de deux générations différentes. Comment s’est établi le contact ?
L. B. : Très simplement : j’ai envoyé le scénario à Charles pour qu’il le lise. À l’ancienne ! C. B. : Non, tu m’as d’abord téléphoné en me disant : c’est l’histoire d’un flic et d’un voyou. Tu as pile l’âge du flic qui prend sa retraite dans le film. Alors, j’ai pensé à toi. C’était limite vexant ! (rires).
Et ensuite ?
C. B. : A la simple lecture du scénar’ je me suis dit : je le tourne, je dis oui ! C’était fin, bien écrit, avec plusieurs intrigues en une. C’est un polar, mais pas seulement. Il y a plein de choses… L. B. : De l’écriture jusqu’au tournage, cela a pris deux ans et demi. Le rôle-titre allait naturellement à Charles. Je l’avais vu jouer dans beaucoup de films et je trouvais que lui faire interpréter ce policier lui allait comme un gant. Pour les autres rôles – au total – un grand casting a été organisé et je considère que chacun a trouvé sa place. Le tournage a duré huit semaines à Paris dans une ambiance à la fois joyeuse et studieuse.
En pleine révolte des Gilets jaunes, diriez-vous que c’est aussi un film social ?
C. B. : Oui, Un Beau voyou est un film générationnel. Il interroge à la fois ma génération et l’actuelle. Les deux personnages masculins sont en décalage permanent. Et ils ont un point commun : l’amour de l’art contemporain. L. B. : Oui, je voulais un polar qui ne soit pas qu’un polar. Un Beau voyou est aussi une histoire d’amour. On y aborde aussi les thèmes de la famille, de l’amitié, du boulot…
Comment survit-on dans votre métier sans s’abîmer ni se trahir ?
C. B. : C’est simple : je n’ai jamais conçu mon métier comme un plan de carrière. Je déteste ça. D’ailleurs, je n’aime pas la sécurité. Vous savez, je ne cours pas après l’argent, ni après la gloire. Moi, je viens du lycée Dumont d’Urville et j’ai tracé ma route. J’aime les gens qui font les choses comme ils les aiment. Je ne suis pas un intellectuel. Juste un curieux.
Des projets s’annoncent déjà pour ?
L. B. : J’ai déjà écrit un nouveau scénario et j’en écris un autre pour un prochain long-métrage. Mais je ne me limite pas à une seule activité. J’ai déjà publié un livre en : Les Lacets rouges. Je sais que ce métier du cinéma bouge beaucoup, mais c’est aussi pour ça qu’on l’aime. C. B. : Moi, je poursuis la saison au théâtre Liberté et les activités avec Châteauvallon. Je viens de terminer un film et j’en attaque un nouveau avec Sandrine Bonnaire. Je mets également en scène une pièce qui sera présentée à Avignon et je prépare un grand spectacle pour parler d’Europe autrement. Enfin, je fais une tournée de dédicace pour le livre qui vient d’être édité. Rien ne s’arrête jamais et c’est super comme ça !