Var-Matin (La Seyne / Sanary)

«ONNESE RADICALISE PAS, ON SE RÉVOLTE »

Plusieurs milliers de personnes ont défilé hier à Toulon, pour défendre le pouvoir d’achat, la justice fiscale, et demander plus de démocratie directe et le référendum d’initiative citoyenne

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Hier, des milliers de Gilets jaunes ont manifesté dans les rues de Toulon et ont bloqué l’autoroute A , à l’entrée et sortie ouest de la ville préfecture. La manifestat­ion, qui s’est déroulée dans le calme, a été néanmoins émaillée d’incidents en fin d’après-midi envers les forces de police.

Hier, les Gilets jaunes ont organisé leur neuvième rassemblem­ent, comme partout en France. Ils s’étaient donné rendez-vous à 13 heures place de la Liberté à Toulon, et ils étaient là en nombre : 2 350 selon les renseignem­ents territoria­ux, 3 550 selon le comptage de certains organisate­urs, qui déposaient une pastille blanche sur la poitrine des participan­ts. Et plus de 4 000 selon des observateu­rs neutres. La manifestat­ion a débuté dans le calme sur le boulevard de Strasbourg. Très rapidement arrivés à l’angle du boulevard général Leclerc et de l’avenue Vauban, où se trouve l’hôtel de police 50 mètres plus bas, quelques individus ont défié les policiers. Ceux-ci ont reçu des insultes, dont certaines étaient adressées au commandant Andrieux (1), et divers projectile­s mais sont restés calmes.

L’A bloquée dans les deux sens

Les Gilets jaunes ont ensuite poursuivi leur marche vers la sortie ouest de la ville. Devant le palais de justice, les forces de l’ordre ont également entendu fuser des noms d’oiseaux de la part de quelques personnes, mais la majorité des Gilets jaunes restaient calmes et pacifiques, scandant des «Macron démission », ou défilant avec leurs messages dans le dos ou sur des pancartes, dans une ambiance bon enfant. Parmi les revendicat­ions la restaurati­on de l’ISF, un meilleur pouvoir d’achat, l’instaurati­on du référendum d’initiative citoyenne revenaient le plus souvent. Ils ont bloqué la circulatio­n à l’entrée du Pont-du-Las, ont envahi l’A50 vers Marseille dans les deux sens. Des personnes sont sorties de leurs voitures pour agiter leurs gilets jaunes en guise de soutien. Certains manifestan­ts ont fait euxmêmes la sécurité au carrefour de Villevieil­le, empêchant les automobili­stes d’emprunter l’autoroute, les incitant à passer par le Pont-du-Las. D’autres sont allés plus loin, ils ont coupé un temps la sortie du tunnel, puis ont filtré les véhicules mais ont été rappelés par le groupe resté en retrait, pour revenir vers la ville.

Le calme avant la tempête

Le cortège s’est ainsi reformé, en direction du port. Il est passé devant la mairie, puis a contourné le stade Mayol et est revenu sur le boulevard de Strasbourg, jusqu’à son point de départ, la place de la Liberté peu après 16 heures. Là, la manifestat­ion a connu un tournant. Des participan­ts, contents d’avoir pu manifester, ont commencé à se poser en terrasse, à discuter. Mais la situation s’est envenimée, quand un groupe, dont plusieurs jeunes ne portant pas de gilet jaune, sont allés à nouveau au contact des policiers devant le commissari­at. La colère s’est muée en violence (lire page ci-contre). « On ne se radicalise pas, on se révolte » commente un retraité.

1. Il fait l’objet d’une enquête administra­tive suite à des violences sur des manifestan­ts la semaine dernière.

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Le cortège comptant entre  et  personnes selon les sources, s’est étiré longuement

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