Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Deux policiers aux assises pour le viol d’une Canadienne

-

Le scandale, il y a près de cinq ans, avait ébranlé le célèbre  quai des Orfèvres: deux policiers d’élite sont jugés aux assises à Paris à partir de demain, accusés d’avoir violé une touriste canadienne dans les locaux de la police judiciaire parisienne. Le procès se tiendra à quelques dizaines de mètres des bureaux où le viol en réunion se serait produit. Car le , quai des Orfèvres, que les services de police ont quitté en  pour s’installer dans le nord de la capitale, est attenant au palais de justice, sur l’île de la Cité. La cour d’assises a trois semaines, jusqu’au er février, pour comprendre précisémen­t ce qu’il s’est passé dans la nuit du  au  avril . La touriste, Emily S., et les policiers se sont rencontrés dans un pub irlandais, face au siège de la PJ. Bière, whisky : l’alcool a coulé à flots et l’ambiance était au flirt. Peu après minuit, la Canadienne, très fortement alcoolisée, et des policiers de la BRI (Brigade de recherche et d’interventi­on), un service d’élite, se rendaient au «  », pour une visite nocturne des célèbres locaux. Elle y allait en voiture avec Antoine Q., alors que Nicolas R. préférait marcher. «J ’avais beaucoup bu, je me voyais mal rentrer à l’hôtel dans cet état et je pensais qu’en allant dans un commissari­at, je me sentirais plus en sécurité », a expliqué aux enquêteurs Emily S., mettant en avant que son père était lui-même policier au Canada. Mais sur l’heure et demie passée dans les locaux de la police, les versions divergent totalement. La Canadienne, aujourd’hui âgée de  ans, est ressortie vers  heures, sans ses collants, en larmes, en état de choc. « Quatre policiers m’ont violée avec condoms [préservati­fs, ndlr] », a-t-elle raconté, dans ses premières déclaratio­ns aux enquêteurs, le  avril au matin. Elle a décrit fellations et pénétratio­ns vaginales forcées. Elle parlera ensuite d’au moins trois violeurs. Les accusés, Nicolas R.,  ans, et Antoine Q.,  ans, nient faroucheme­nt l’avoir violée. Le premier parle d’une fellation consentie, sans éjaculatio­n. Après avoir démenti tout rapport, le second a reconnu tardivemen­t, des caresses sexuelles dans la voiture, avec une pénétratio­n digitale. Les accusés, qui comparaîtr­ont libres sous contrôle judiciaire, encourent vingt ans de réclusion criminelle.

Newspapers in French

Newspapers from France