«Aun schizophrène, il faut parler avec son coeur »
«Souvent, les proches se mettent à avoir peur de vous et c’est contagieux… On a cette voix dans la tête qui nous harcèle, on a peur et lorsque, sur le visage des autres, on lit aussi la peur, on se dit qu’on a raison d’avoir peur: le danger imminent que l’on perçoit est bien réel. Ça augmente la véracité de notre délire… »
Pair-aidante, elle accompagne d’autres malades
Et Sophie ajoute joliment: «A un schizophrène, il faut parler avec son coeur… Malades de la peur, nous adorons la liberté, la vérité et la franchise. S’il n’y a pas chez l’autre adéquation entre les mots et le comportement, on sent comme une embrouille, on devient parano. » Si Sophie a accepté de sortir de l’ombre, de se livrer, c’est pour tous les autres « handicapés psychiques ». dernier, L’Étrange univers du schizophrène, le roman autofiction de Sophie Chrizen, a pour principale vocation de lutter contre la désinformation sur cette maladie – «même parmi les médecins» –, en partie responsable, insiste-t-elle, de la stigmatisation dont les patients font les frais. Après avoir vendu plusieurs centaines d’exemplaires, Sophie a été confrontée à la faillite de sa maison d’édition ; elle essaie aujourd’hui de racheter ses droits d’auteur, grâce à une cagnotte communautaire (1). Mais, elle n’hésite pas à diffuser gracieusement la version numérique aux associations. Un geste à son image: généreux, entier, libre, franc et sincère… 1. Contact : sophie.chrizen@gmail.com