Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Patricia Dagorn condamée à 14 ans de prison

Les jurés d’Aix-en-Provence ont exclu sa culpabilit­é pour les assassinat­s de deux hommes à Nice et Mouans-Sartoux. Pour en avoir drogué deux autres, elle a été condamnée à 14 ans de prison

- G. D.

Patricia Dagorn, plutôt taciturne tout au long de son procès en appel, devant les assises des Bouches-du-Rhône, a échangé un sourire hier aprèsmidi avec son jeune avocat de Thonon-les-Bains, Me Cédric Huissoud. La veille, en une heure d’une plaidoirie dense et limpide, il avait expliqué pourquoi l’accusée ne pouvait être déclarée coupable des empoisonne­ments prémédités de Francesco Filippone en février 2011 à Mouans-Sartoux, puis de Michel Knefel à Nice au mois de juin suivant. Après cinq heures de délibéré, la cour s’est rendue à ses arguments. Patricia Dagorn n’en a pas moins été déclarée coupable d’administra­tion de substances nuisibles avec préméditat­ion, ayant entraîné une incapacité de moins de huit jours, sur Ange Pisciotta à Nice en décembre 2011 et Robert Vaux à Fréjus en avril 2012, tous deux vulnérable­s.

Sauver la procédure

Deux délits pour lesquels elle a été condamnée au maximum de la peine d’emprisonne­ment, portée à quatorze ans par la récidive. « Vous n’avez pas à assumer les carences de l’enquête », avait lancé Me Huissoud aux jurés. Et d’expliquer qu’au décès de M. Filippone, le médecin légiste avait conclu à une mort naturelle. Dès lors, le parquet avait autorisé l’incinérati­on sans faire procéder à la moindre analyse. S’agissant de Michel Knefel, « quel intérêt aurait eu Patricia Dagorn à le tuer, il n’avait rien. Ils s’étaient rencontrés dans la rue, alors qu’ils étaient tous les deux SDF. « L’autopsie avait conclu que sa mort pouvait être naturelle ou toxique et, compte tenu de ce doute, le parquet avait classé l’enquête sans suite. Et on vous demande, avec le même dossier, de dire qu’elle est coupable ? »

L’abus de confiance n’était pas reproché

Restaient les cas de MM. Pisciotta et Vaux. « Ils n’ont pas été empoisonné­s et ils ne sont pas décédés. Elle a cherché à rencontrer des hommes âgés et riches pour leur soutirer de l’argent, mais ce n’est pas ce qu’on lui reproche devant cette cour. » Avant que celle-ci ne se retire pour délibérer, Patricia Dagorn avait à nouveau affirmé son innocence : « Je pense que je suis victime d’erreurs judiciaire­s. » À voir son sourire au moment du verdict, qui abaissait substantie­llement la peine de vingtdeux ans infligée en premier ressort, il semblait peu probable qu’elle forme un pourvoi en cassation.

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(Photo AFP) Patricia Dagorn a été déclarée coupable d’administra­tion de substances nuisibles avec préméditat­ion sur un Niçois (en ) et sur un Fréjusien, Robert Vaux, en avril .

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