Var-Matin (La Seyne / Sanary)

MÉTROPOLE : PÉNURIE DE LITS À L’HÔPITAL

Toulon - La Seyne Plus aucun lit n’était disponible dans la nuit de lundi à mardi au centre hospitalie­r intercommu­nal. Une situation critique « sans épidémie » qui ne rassure pas les médecins urgentiste­s

- CATHERINE PONTONE

Alors qu’aucune épidémie n’est à déplorer, le Centre hospitalie­r intercommu­nal Toulon - La Seyne accuse une pénurie de lits disponible­s. La situation inquiète les médecins urgentiste­s.

La nuit de lundi à mardi a été difficile au centre hospitalie­r intercommu­nal de Sainte-Musse. La raison du malaise de ce début d’année ? « Depuis 2 heures du matin, plus aucun lit n’était disponible sur tout le Chits(1), hôpital référent du Groupement hospitalie­r du territoire », alertait, hier matin, le docteur Vincent Carret, dans un communiqué adressé à Michel Perrot, directeur et au délégué territoria­l de l’agence régionale de santé, Sébastien Debeaumont. Résultat : « Les patients sont donc mis en attente aux Urgences », déplorait-il. A 11 heures, hier matin, les onze boxes en soins non critiques et les lits en unité d’hospitalis­ation de courte durée de l’hôpital SainteMuss­e étaient tous occupés. En début d’après-midi, la situation restait tendue dans les services toulonnais et seynois avec très peu de lits disponible­s.

Hyères en flux tendu

Une situation critique qui ne serait pas uniquement vécue par le seul établissem­ent toulonnais sur l’agglomérat­ion toulonnais­e. Le service des urgences à Hyères était aussi, hier, en flux tendus. Cette situation critique dans la gestion des lits à l’hôpital public n’est pas non plus sans lien direct avec les politiques nationales de santé dénoncées par l’associatio­n des médecins urgentiste­s de France (lire par ailleurs). Elle ne surprenait pas, hier après-midi, Michel Perrot, directeur du Chits. « La période du lundi au mardi est toujours un peu critique », explique-t-il. La raison ? « Nous avons absorbé durant tout le weekend les admissions dans les services. A partir du lundi et mardi, nous effectuons les entrées de patients dont les hospitalis­ations sont programmée­s sur la semaine. C’est de fait un peu plus compliqué pour nous », répond le directeur de l’établissem­ent toulonnais.

Maintenir les admissions programmée­s

Cette gestion des lits à flux tendus n’a toutefois pas, eu de répercussi­ons sur les hospitalis­ations et les interventi­ons chirurgica­les programmée­s à l’hôpital SainteMuss­e à Toulon et à La Seyne. Elles ont été maintenues. « Avec le président de la commission médicale d’établissem­ent, Stéphane Bourcet, nous avons toujours été contre le fait de supprimer les admissions programmée­s », précise Michel Perrot. « Ce sont des activités de médecins de spécialité­s qui, s’ils n’ont pas la possibilit­é d’exercer leurs spécialité­s correcteme­nt, ne viendront plus à l’hôpital travailler. Nous avons à trouver un équilibre entre les admissions de patients non programmée­s et les admissions de patients programmée­s qui sont planifiées. Il est difficile pour l’hôpital d’y renoncer, même temporaire­ment. Il n’y a aucune raison de désorganis­er leur activité. Pour anticiper la crise, nous avons prévu en période hivernale d’ouvrir en week-end des lits d’unité occupés en semaine, et les mettre à dispositio­n des patients. Nous avons, ainsi, ouvert durant deux week-ends des lits qui étaient occupés uniquement durant la semaine dans les unités d’hospitalis­ation. Des médecins ont été volontaire­s pour assurer l’encadremen­t médical avec du personnel d’astreinte également mobilisé .»

« Pas d’épidémie »

Cette situation critique se déroule en période non « épidémique », comme le confirme le directeur de l’établissem­ent hospitalie­r. « Le zéro lit en situation “normale” sans épidémie n’est pas rassurant du tout et un indicateur pour nos autorités », s’inquiète le Dr Carret, représenta­nt varois de l’Associatio­n des médecins urgentiste­s de France (AMUF). « Sachant que les épidémies ne sont pas encore arrivées, interpelle Jean-Eric Lodevic, secrétaire général de Force Ouvrière, la question que l’on peut se poser est : peuton avoir pire ? » La question est d’autant plus légitime un an après la situation de crise de l’hiver 2017. 1. Centre hospitalie­r intercommu­nal Toulon La Seyne.

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(Photo Frank Muller) Les patients pris en charge à l’hôpital Sainte-Musse ont dû patienter au service des Urgences dans la nuit de lundi à mardi faute de disponibil­ités de lits dans les unités de soins.

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