« va être une année très compliquée »
Rencontre avec le maire Gilles Vincent qui nous livre son ambition et ses projets pour les mois à venir et se positionne en vue des prochaines élections
Cela fait 23 ans maintenant que Gilles Vincent est maire de Saint-Mandrier. Un maire épanoui sur sa presqu’île –« Ici, la moitié des habitants m’appellent par mon prénom ! » – qui entend bien poursuivre l’aventure au-delà de 2020. Mais l’élu ne cache pas non plus la difficulté de la tâche qui l’attend et sa « colère » visà-vis de l’État et de son désengagement financier, qui cristallisent son inquiétude pour la gestion de sa commune dans les prochaines années.
Gilles Vincent, comment s’annonce cette année ?
Ça va être une année très compliquée, notamment d’un point de vue budgétaire. Je rappelle que les aides de l’État ont baissé d’, million d’euros en huit ans. On nous annonce aussi qu’il n’y a plus de taxe d’habitation mais on ne nous dit pas de combien on va être remboursé… C’est dans ce contexte que nous essayons d’établir le budget qui sera voté en mars prochain.
Allez-vous être obligé d’augmenter les impôts ?
Non, il n’y aura pas de hausse d’impôts. Par contre, puisque nous avons déjà fait toutes les économies possibles et imaginables et que nous refusons d’aller vers moins de service public, on va devoir baisser les investissements, c’est sûr. Pour cette année, on mettra essentiellement le paquet sur le projet Fliche Bergis.
Rappelez-nous ce que vous comptez faire dans cette propriété ?
L’idée, c’est notamment un centre aéré et l’accueil du Conservatoire de musique dans la maison de maître, en collaboration avec la Métropole. Après avoir réalisé l’acquisition du bien l’an dernier, on en est à la phase d’études. C’est un projet à millions d’euros, dont la réalisation devrait s’achever en . Dans notre situation, c’est une superbe opération pour la conservation du patrimoine de la commune.
C’est quoi cette « situation » de Saint-Mandrier ?
Nous sommes la plus petite commune du Var en superficie, et la moitié de cet espace est occupé par la Marine ! A ce sujet, j’annonce que beaucoup de terrains militaires vont être bientôt remis dans le secteur civil : le fortin du Gros Bau, la batterie de la Pointe, la batterie du Lazaret haut, la salle Nachin... On a demandé au conservatoire du littoral de se positionner, pour que nous puissions, dans un second temps, passer une convention de gestion avec eux. Ça fait trop longtemps que ces sites-là, délaissés, amènent des activités illicites. L’idée, c’est d’y réaliser des aménagements et de les occuper.
Ça sera pour un prochain mandat ?
Disons assez rapidement, dans les années à venir.
Ça veut dire aussi que vous comptez vous représenter ?
Ce n’est pas un secret : oui, je me présenterai à nouveau lors des élections municipales de . On se bat depuis pour faire de SaintMandrier une ville où il fait bon vivre, pour que cette commune soit aujourd’hui une des moins endettées du Var et je ne voudrais pas que d’autres arrivent et cassent ce que l’on a pu réaliser. Et puis il y a encore beaucoup de projets que je souhaite mener à bien.
Comme atteindre les % de logements sociaux d’ici à ?
Soyons sérieux. Nous sommes à , %… Pour une commune comme la nôtre, % est un seuil impossible à atteindre. C’est d’ailleurs ce que j’ai dit par courrier à notre président de la République : certaines communes devraient pouvoir déroger à la loi SRU. Actuellement, nous avons logements sociaux en projet et cela correspond à la demande. Il est d’ailleurs paradoxal de voir que notre Plan local d’urbanisme est, d’un côté, attaqué par une association environnementale mondialement connue pour un soit-disant « bétonnage » et, de l’autre côté, par la préfecture qui nous reproche de ne pas construire assez. C’est ça, la solitude du maire...
Quels sont vos projets de logements sociaux ?
Il y a le projet porté par la Marine, à Cavalas, sur des parkings à l’extérieur et à l’intérieur au Pôle Écoles Méditerranée. Nous avons aussi déposé le permis pour des logements au port PinRolland, en dessous de la maison de retraite, dont % de sociaux. Il y a également des projets derrière le stade et un autre chemin des Roses.
Malgré cela, vous allez donc devoir payer des pénalités ?
Pour l’instant, nous n’en payons pas car nous achetons du bâti existant pour faire du logement à l’intérieur, ce qui vient en déduction des pénalités qu’on aurait dû payer. Mais là, la donne a changé et on s’attend à payer.
Revenons aux autres projets que vous souhaitez mener à bien…
Dans le centre-ville, on aimerait revoir les accès des écoles primaires et maternelles, ainsi que réfléchir à la réalisation d’un parking sous le terrain de basket. Mais cela demande encore à être chiffré, réfléchi tranquillement. Tout ça sera le travail de la prochaine équipe. Et, en tant que vice-président de TPM chargé de l’environnement, je souhaiterais rappeler que la Métropole nourrit de grandes ambitions sur les enjeux de l’énergie et de la pollution atmosphérique.