Le président de l’Université : « Aujourd’hui, on existe »
À la tête de l’Université de Toulon depuis quatre ans, Éric Boutin a présenté, hier, ses voeux à ses collègues et aux partenaires de l’établissement. Les derniers, en forme de bilan, avant de passer la main
Ses derniers voeux de président. Après quatre années d’« un travail complexe, mais stimulant », Éric Boutin a décidé de passer la main. Ainsi, hier, à l’heure de revenir sur l’année écoulée et de se projeter vers celle qui débute, il en a profité pour évoquer les évolutions de l’Université de Toulon sous sa présidence et sa stratégie pour aller toujours de l’avant.
Vous avez décidé de ne pas briguer un second mandat de président de l’université. Pourquoi ?
J’ai eu pendant neuf ans des fonctions de gouvernance. Ça réclame de l’enthousiasme, de l’écoute et aussi de la résilience : on reçoit des coups ! Je me suis blindé, mais je ne voudrais pas faire le mandat de trop. Et je pense qu’il y a des énergies positives à l’université, des gens qui ont des projets et envie de proposer quelques chose : il faut leur laisser la main.
Vous quitterez donc la présidence de l’Université de Toulon en avril prochain. A-telle beaucoup changer pendant vos quatre années à sa tête ?
On s’est mis sur une trajectoire qui va nous permettre de progresser dans la formation et la recherche, nos métiers de base. En matière de formation on a décroché un projet Plan d’investissement d’avenir (PIA) pour six millions d’euros. Ce PIA porte sur la réussite des étudiants. Il y a quatre ans, leur taux de passage de licence à licence , était de moins de %. Ce qui n’est pas satisfaisant pour une université de petite taille. Donc on a porté ce projet PIA, qu’on a obtenu et, à partir de maintenant, on a, chaque année, six cents mille euros consacrés à la réusiste des étudiants en licence. C’est une avancée. En matière de recherche, si on se focalise sur des projets d’excellence européens, pour lesquels nos enseignants chercheurs ont été retenus sur appel d’offres, il y a quatre ans, nous en avions un. Nous en avons maintenant huit, qui rapporte à l’université environ , millions d’euros. Aujourd’hui, on existe.
En , comme en , le nombre d’étudiants dépasse le seuil des dix mille inscrits. À quoi cela tient-il ?
À plusieurs facteurs et premièrement à un facteur démographique. Depuis trois ou quatre ans, et ce dans toute la France, nous voyons arriver les enfants du baby boom des années . Après, il y a le fait que nous avons amélioré notre taux de réussite. Les jeunes qui candidatent sur Parcoursup savent ainsi les chances qu’ils ont de réussir. Et si on a un taux de réussite satisfaisant, on peut être plus attractifs. Il y a aussi un aspect réputation et l’augmentation s’est faite aussi parce que nous avons davantage et mieux communiqué.
Vous avez développé une stratégie tournée vers la mer. C’est là qu’est l’avenir ?
absolument l’éviter. Sans compter que c’est aussi une question d’équilibre économique : est-ce qu’on aura, demain, les moyens de laisser ouvert des master avec de faibles effectifs. Aujourd’hui, on ne peut pas se passer de ces étudiants. Mais la décision n’a pas encore été prise par le ministère, qui va ouvrir une concertation dans les semaines à venir.
Nous avons amélioré notre taux de réussite” On ne peut pas se passer des étudiants étrangers”
Autre sujet qui a inquiété, les étudiants cette fois : le dispositif Tremplin et sa licence en quatre ans, que certains ont eu du mal à accepter...
Lorqu’on lance un formation comme celle-ci, il faut s’attendre à réviser un peu sa copie pour en offrir une un peu différente l’année suivante. On a donc fait un diagnostic. Premier constat : l’étudiant tremplin travaille dans sa composante, en droit par exemple, en ville, mais le secrétariat tremplin est rattaché à l’IUT, à La Garde donc. Les étudiants ne savaient pas de qui ils dépendaient, alors qu’ils avaient besoin de repère. L’an prochain, ce ne sera plus le cas et tout sera décentralisé.. Autre point : il faut faire accepter à ceux qui pensent que si on les avait mis en licence, ils auraient réussi en trois ans. Donc on aimerait permettre à des étudiants d’aller en licence normale, mais au bout de deux mois, s’ils ont des difficultés, d’intégrer la licence tremplin. Le but, c’est de leur permettre de se révéler et de constuire un parcours. A terme, on pourrait aller vers une individualisation de l’obtention de la licence : en deux ans pour ceux qui le peuvent ; en quatre ans, pour ceux pour qui c’est nécessaire.
PROPOS RECUEILLIS PAR VIRGINIE RABISSE vrabisse@varmatin.com