t de boues rouges devant le ministère
L’association varoise ZEA a déversé dix tonnes de boues rouges - prélevées sur le site de stockage « non sécurisé » de Gardanne - devant les portes du ministère de la Transition écologique
L’association varoise ZEA a créé la surprise hier matin en déversant dix tonnes de boues rouges toxiques au pied de l’entrée du ministère de la Transition écologique et solidaire et une tonne sur les Champs-Élysées, devant le siège d’HIG, société actionnaire d’Alteo. L’opération fut rapide et efficace au point que la personne de la sécurité en faction n’a pas eu le temps d’intervenir. « Ces boues rouges produites par l’usine Alteo de Gardanne ont été directement prélevées samedi sur le site de stockage de MangeGarri, aucunement sécurisé. Nous allons régulièrement organiser des livraisons aux responsables de ces pollutions jusqu’à ce qu’ils y mettent fin », scandaient les activistes de ZEA. « Nous demandons que cesse cette pollution. Chargés de métaux lourds et de radioactivité, ces déchets toxiques doivent être traités et revalorisés, non rejetés en mer comme c’est le cas depuis 1966 ou à terre à même le sol et à l’air libre depuis 2006, revendiquent Olivier Dubuquoy et les membres du mouvement écologique. Ce que vous voyez là, ce matin, est une infime poussière comparée aux rejets journaliers d’Alteo, rejetés sans égard pour la population avoisinante, la mer et l’environnement. Nous voulions, ce matin, livrer cette pollution aux personnes responsables de ce traumatisme écologique. »
« Protection sanitaire des populations »
ZEA réclame une mise en sécurité du site de Mange-Garri « dans les plus brefs délais », ainsi que celle des décharges contenant des boues rouges, des crassiers de boues rouges présents sur le territoire et de l’usine de Gardanne, « pour une protection sanitaire des populations ». L’association veut également que soient enlevés « les sacs d’alumine et la soude présents sur le site de Mange-Garri » et que soit mis en place « des panneaux informant de la dangerosité du site » ,une « information sur les risques liés aux eaux de forage (puits, potagers…) à la consommation de champignons, d’escargots » et « la mise en place de barrières et de clôtures pour les endroits les plus dangereux. » « Pour terminer, nous demandons une véritable étude des conséquences de la pollution des boues rouges sur la santé et nous soutenons la réalisation d’une étude épidémiologique participative entre 2019 et 2020. » « Le courage qu’il manque à François de Rugy et au préfet de Paca, nous l’avons et d’autres l’auront aussi, concluait hier à Paris le fondateur de ZEA. Il faut une pression constante et nous l’appliquerons jusqu’à l’obtention de nos demandes. »