Des revendications ancrées dans leur époque
TVA, SMIC, CSG, ISF, RIC… Autant de sigles qui, eux, n’existaient pas en 1789. Pas plus que les revendications qui vont avec. En effet, quand on n’avait pas droit à la retraite, on ne pouvait réclamer la baisse de la cotisation sociale généralisée sur celleci ; lorsqu’aucun salaire minimum n’était prévu par la loi, on ne demandait pas sa revalorisation. Ainsi, forcément, les revendications scandées dans les rues de Toulon et d’ailleurs ne font pas toutes écho à celles des révolutionnaires du XVIIIe siècle. Dans l’un des cahiers mis à disposition salle Méditerranée, on peut, par exemple, lire que « des Français qui travaillent ont du mal à se loger et dorment dans leurs véhicules ». Évidemment, en 1789, les préoccupations écologiques et concernant la transition écologique, aujourd’hui insistantes, n’existaient pas. À l’instar des questions d’immigration, qu’on retrouve aussi largement sous la plume de ceux qui viennent déposer leurs doléances. Parmi celles-ci, certaines sont aussi très locales. À La Garde, plusieurs personnes demandent une liaison en transport en commun entre la commune et l’hôpital SainteMusse. D’autres voudraient plus de pistes cyclables. À Toulon, certains continuent de réclamer un tramway. D’autres réclament des améliorations très spécifiques, témoignant de leurs difficultés personnelles. Certains encore – rares – en profitent tout de même pour dire leur satisfaction : « Merci pour la sécu, merci pour la liberté d’expression ! » Un bref aperçu de cahiers qui, bon an, mal an, se remplissent. Et dont il faudra faire un tri. Probablement loin d’être une sinécure.