Un vent de fraîcheur souffle sur le téléphérique Toulon
Pour pallier les problèmes de ventilation, qui avaient causé des malaises l’été dernier, les cabines rouges ont désormais des airs de cabriolet, avec un système de toit ouvrant
Six ou sept minutes dans la fournaise. Au coeur du mois d’août dernier, alors que la canicule s’abattait sur Toulon, c’est l’impression qu’avaient les clients du Téléphérique du Faron pendant l’ascension vers le sommet du mont toulonnais. La suffocation. Au point qu’une dizaine de personnes avaient fait des malaises. La faute à des aérations insuffisantes sur les cabines pourtant flambant neuves, installées début 2017. Forcément, il fallait remédier à cette sensation pour le moins désagréable et faire en sorte qu’elle ne se reproduise pas cet été. C’est désormais chose faite et, lorsque les beaux jours seront de retour, un vent de fraîcheur soufflera, non pas sur, mais dans les cabines. En effet, alors que la remontée mécanique emblématique de Toulon à repris du service depuis une dizaine de jours, un nouveau système de ventilation est y a été installé. Il est totalement opérationnel depuis ce début de semaine : les techniciens de la société Sigma, filiale de Pomagalski, le fabricant des cabines, y ont travaillé chaque soir, après le service du téléphérique.
Trappes à vérins
À l’avant et à l’arrière, ils ont créé des sortes de trappes, sur le toit des cabines et sans toucher à leur structure, avec un système de vérin pour que les cabiniers – et seulement eux, pour des raisons évidentes de sécurité – puissent gérer le degré d’ouverture. « Comme des cabriolets », s’enthousiasme Jérôme Navarro, le président de la Régie d’exploitation et de développement des installations touristiques du mont Faron (Redif), pas mécontent que le problème de ventilation soit résolu, sans nuire à l’expérience des utilisateurs. Car lors de la conception des nouvelles cabines par la société toulonnaise de design Atelier 360, l’idée était de privilégier la vue panoramique qui s’offre sur la rade lors de l’ascension. « Les cabines précédentes avaient des fenêtres qui, certes, permettaient d’aérer, rappelle le responsable, mais dont les montants nuisaient à la vue. »
Sur mesures
Autrement dit, la création de fenêtre sur les cabines n’était pas une option. Pas plus que la mise en place de climatiseurs, trop lourds. « Les techniciens l’ont calculé, explique Philippe Bartolomeo, le directeur du téléphérique : le système de toit ouvrant permettra un flux d’air équivalent à ce que permettaient les fenêtres des précédentes cabines. » Qui, elles, n’avaient pas connu de malaise. « C’est toujours compliqué, souligne-t-il, car nos cabines sont des modèles uniques, dont toutes les pièces font l’objet d’une étude pour être confectionnées sur mesures. » Le directeur précise d’ailleurs que les études sont ce qui revient le plus cher : 10 000 euros sur les 30 000 que coûte cette nécessaire évolution. Un montant somme toute raisonnable, au regard de l’investissement de départ – 450 000 euros hors taxes – pour le renouvellement des cabines. Et surtout du confort que cette dépense devrait apporter aux usagers.