Le pari fou d’un Azuréen Un « carburant propre » pour le trafic maritime
Mécanicien et capitaine de marine marchande dans sa vie d’avant, Arnaud Vasquez veut proposer aux « petits navires de commerce » un équipement leur permettant de carburer à l’hydrogène (1). « C’est un marché important qui représente 50 % du tonnage mondial », soulignet-il. Cet Azuréen a créé il y a trois ans à Cannes sa startup qui compte deux salariés. « En matière de pollution, d’émission de CO2, j’ai fait partie du problème quand j’étais capitaine. Aujourd’hui je veux apporter une solution », poursuit l’entrepreneur. Au sein d’Hyseas Energy, il développe un système de pile à combustible pour une application maritime et fluviale. Il détaille le fonctionnement de cette pile PEMFC : « C’est un réacteur électrochimique qui recombine l’hydrogène avec l’oxygène contenu dans l’air en produisant de la chaleur, de l’eau et de l’électricité sous la forme d’un courant continu. Celle-ci fonctionne donc comme une batterie tant qu’elle est alimentée par de l’hydrogène. La technologie n’est pas nouvelle, mais on veut l’amener vers l’industrialisation. Aller dans le marché de la construction navale pour rendre le système disponible. » L’objectif de cette jeune pousse azuréenne est de proposer un système « fiable et sécurisé ». « L’hydrogène est un gaz qui a besoin de normes sérieuses, c’est très inflammable et ça fuit très facilement », explique Arnaud Vasquez.
Aussi long qu’un plein classique
Pour franchir le cap des « certifications », il veille à ce que chaque décision technique passe le filtre de la réglementation. Il s’appuie sur l’expertise de son collaborateur, Younes Belmhaidi. Aujourd’hui c’est de carburant financier dont a besoin la jeune pousse afin de monter en puissance. Aussi vient-elle de lancer une campagne de financement participatif sur la plateforme Wiseed. « En matière de mobilité, l’intérêt de l’hydrogène par rapport à l’électrique c’est l’autonomie et le temps de charge, pointe Flavien Pasquet, ingénieur projet au sein du pôle de compétitivité Cap Energie. Il suffit de se brancher à une station et ça prend le même temps que lorsqu’on fait un plein de diesel ou d’essence. » Il met par ailleurs en avant le « zéro émission » : « Les bateaux, bus ou camions qui roulent à l’hydrogène, ne rejettent que de l’eau. » 1. Si nombre de compagnies de croisière se tournent vers des motorisations fonctionnant au Gaz naturel liquéfié (GNL), certains comme Viking Cruise, parient déjà sur l’hydrogène.