Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Loi santé :  à  hôpitaux de proximité seront créés en 

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Étape majeure dans la «réforme globale » du système de soins promise par l’exécutif, le projet de loi santé est présenté, ce matin, en Conseil des ministres par Agnès Buzyn. C’est « une loi qui va favoriser l’accès aux soins partout en France », assure la ministre de la Santé, qui était, lundi, en déplacemen­t sur ce thème en Indre-et-Loire. Le texte, qui arrivera au Parlement en mars et doit être voté d’ici à cet été, traduit une partie des mesures du plan « Ma Santé 2022 » détaillées en septembre par Emmanuel Macron. Parmi elles, la révision de la carte hospitaliè­re, avec d’un côté la labellisat­ion de 500 à 600 « hôpitaux de proximité » à l’horizon 2022, de l’autre la fermeture de certaines activités à certains endroits, dans des conditions qui seront précisées par ordonnance­s, dans un délai de dix-huit mois après la publicatio­n de la loi.

« Par manque d’attractivi­té »

Sans chirurgie ni maternité, les nouveaux hôpitaux de proximité se recentrera­ient sur la médecine générale, la gériatrie et la réadaptati­on, en lien avec la ville (les libéraux). Un moyen, selon Agnès Buzyn, « de redonner des investisse­ments » à ces établissem­ents souffrant « d’un manque d’attractivi­té ». Dans le même temps, le régime des autorisati­ons des activités de soins (chirurgie, maternité, urgences...) et des « équipement­s matériels lourds » comme les IRM sera modifié « avec un double objectif de qualité et de sécurité », d’après le texte. D’autres mesures visant à élargir l’accès aux données de santé, à régularise­r des médecins diplômés hors d’Europe et exerçant dans des hôpitaux français ou encore à créer des actes de « télésoin » pour les infirmiers figurent au programme. Ce n’est pas le cas d’autres volets du plan « Ma Santé 2022 », comme la réforme du financemen­t des hôpitaux, sur laquelle planche encore le gouverneme­nt en vue du prochain budget de la Sécurité sociale. Ou la création de quatre mille postes d’assistants médicaux pour redonner du temps de soins aux médecins, et le déploiemen­t de mille communauté­s profession­nelles territoria­les de santé (CPTS) censées favoriser le travail en équipe des libéraux et la prise en charge des urgences non vitales pour soulager l’hôpital, qui font l’objet de négociatio­ns entre l’Assurance maladie et les syndicats de profession­nels de santé.

« Concertati­on insuffisan­te »

« Nous n’avons pas tous les éléments du puzzle », déplore le président de la Fédération hospitaliè­re de France (FHF), Frédéric Valletoux, qui dénonce, par ailleurs, dans une tribune cosignée par les associatio­ns d’élus locaux, une « concertati­on insuffisan­te » en amont du projet de loi. Le mois dernier, le président de l’Ordre des médecins, Patrick Bouet, avait également regretté que les « acteurs de terrain » ne soient pas associés à sa rédaction, fustigeant « un recours important aux ordonnance­s ».

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(Photo AFP) Agnès Buzyn veut utiliser les ordonnance­s pour mettre en oeuvre certaines dispositio­ns de sa loi.

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