Var-Matin (La Seyne / Sanary)

La maison des services publics gère l’urgence

Dix jours après l’incendie qui a fortement endommagé les locaux, une partie des services a pu être relocalisé­e. D’autres sont dans l’attente. Les travaux de remise en état se poursuiven­t

- M. G. mguillon@nicematin.fr

«Depuis l'incendie, des personnes se présentent tous les jours parce qu'elles n'ont pas l'informatio­n de la fermeture de la Maison des services publics. Ces gens demandent comment ils doivent faire, où ils peuvent effectuer leurs démarches, déposer leur courrier… », indique Michèle Rignault-Laporte, la directrice de la structure. Pour les renseigner, nous avions mis des affiches sur les portes mais elles ont été arrachées. Nous avons alors réécrit des renseignem­ents sur le mur de la façade mais ce n'est pas assez lisible et les gens sont perdus ». Pourtant, l'activité reprend doucement car certains partenaire­s sont désormais hébergés temporaire­ment dans d'autres lieux (lire ci-contre).

Un accès condamné

Vue de l'extérieur, la plateforme des services publics, située au pied de la tour du Gère, dans le quartier Berthe, donne toujours l'image de la désolation. La Maison, dont la façade a été incendiée le 5 février à la suite d’un acte volontaire, reste inaccessib­le et inutilisab­le. « Je travaille depuis mon domicile pour gérer tous les rendez-vous qui avaient été pris depuis trois semaines mais aussi pour organiser la remise en état des locaux, précise Michèle Rignault-Laporte. Si la décontamin­ation a bien avancé, il faut nettoyer tous les ordinateur­s, rétablir la connexion internet et l'alarme anti-incendie et intrusion, changer tous les filtres des climatiseu­rs, remplacer la porte automatiqu­e et murer une partie qui ne sera pas refaite car on ne va garder que l'entrée principale ».

Une gêne énorme pour les usagers

Conséquenc­e de l'incendie, décision a été en effet prise de « fermer l'accès par le passage du sas latéral, où nous avions l'affichage et la machine à boissons. Et ce pour deux raisons, explique la directrice : la structure est atteinte et cela coûterait cher de la remettre en état ; et ce recoin servait de lieu à des jeunes pour se cacher, ce que nous ne souhaitons plus pour une question de sécurité ». Toujours est-il que, depuis l'incendie, la gêne occasionné­e pour les usagers est énorme : « Nous accueillon­s chaque année plus de 68 00 personnes, soit environ 250 par jour. Sont surtout touchés les services de la Caf, qui concernent à 80 % des personnes de la cité. Mais pas seulement car y sont aussi reçus tous les Seynois et les résidents des communes alentour : SixFours, Sanary, Bandol, Le Castellet, La Cadière…, pour qui c'est le point le plus proche, plutôt que d'aller à Toulon ». Dans l'urgence, poursuit la responsabl­e, « l'équipe de trois personnes de la Caf qui était en poste à Berthe, est partie travailler à La Beaucaire. Mais la plupart des gens sont réticents à y aller ou ne peuvent pas s'y rendre. Aussi, nous avons trouvé un accord avec la médiathèqu­e Andrée-Chedid, située à proximité immédiate, qui met à dispositio­n le pôle informatiq­ue afin que, dès mardi prochain (19 février), le service au public puisse être assuré ».

Une réouvertur­e sous condition

Selon l'avancement des travaux de remise en état de la Maison de la rue Louis-Pergaud, la directrice espère pouvoir rouvrir entre le 11 et le 18 mars. Mais à une condition : « Je ne rouvrirai pas si je n'ai pas un agent de la police municipale pour assurer la sécurité. Car les gens ont peur de ce qu'il pourrait se passer quand on va réintégrer ces locaux isolés, au pied d'une tour désertée ». Des discussion­s ont été ouvertes

avec la municipali­té pour envisager la manière de rassurer le public. «On me propose un agent de sécurité, relate Michèle RignaultLa­porte, mais un vigile n'est pas armé, ne peut pas verbaliser, n'a pas le droit de toucher une personne. Il ne peut que faire une médiation si

une personne violente se présente. Ce n'est pas adapté aux besoins. Il faut une présence qui montre au public que le service public est sécurisé, faute de quoi la Maison des services restera fermée », prévient la directrice.

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(Photo archives Var-matin ) Le  février dernier, des containers à poubelles, en feu, ont été traînés devant les portes, provoquant la destructio­n du sas d’entrée de ce lieu d’accueil du public.

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