Ces plantes en voie de disparition P 2
Un inventaire très complet de la flore sauvage menacée vient de paraître. Des espèces locales y figurent, notamment l’armérie de Belgentier, qui ne pousse nulle part ailleurs au monde
C’est une évaluation scientifique inédite de la menace qui pèse sur la biodiversité en France et sur les plantes en particulier. Pour la première fois, le risque de disparition de la flore vasculaire présente sur le territoire métropolitain donne lieu à la publication d’une liste rouge recensant les espèces menacées ou quasi menacées. Les botanistes du Comité français de l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la fédération et le réseau des conservatoires botaniques nationaux (FCBN), l’agence française pour la biodiversité (AFB) et le Muséum national d’Histoire naturelle ont examiné avec attention les risques qui pèsent sur chacune des 4 982 espèces de plantes indigènes évaluées en France métropolitaine. Le risque a été déterminé «en fonction de paramètres objectifs et quantifiables : taille de la population, taux de déclin, superficie de la répartition géographique, degré de fragmentation ». Et le résultat est inquiétant : «742 espèces sont menacées ou quasi menacées ». Elles sont classées dans les catégories : en danger critique, en danger, vulnérable ou quasi menacée.
espèces étudiées dans le Var
« Dans le Var, 2 266 espèces végétales indigènes ont été étudiées : trois espèces sont en danger critique d’extinction, 25 sont en danger, 38 espèces sont vulnérables, 85 quasi menacées et 2 088 non menacées. 27 espèces n’ont pas pu être évaluées par manque d’information » indique Sylvia Lochon-Menseau, conservatrice du Conservatoire botanique national de Méditerranée, dont le siège est hyérois. La base scientifique que constitue la liste rouge ainsi établie doit désormais aider « à réorienter les priorités et poursuivre les stratégies de préservation de la biodiversité » indique dans le document de présentation de cette étude qui fait l’objet d’une publication intitulée « Flore menacée de France métropolitaine ». Sans portée réglementaire, cette liste se veut « un outil d’aide à la décision dans le cadre des politiques publiques ». Elle doit permettre « d’identifier les territoires à forts enjeux floristiques, de réorienter les stratégies de conservation, de déployer les mesures de gestion appropriées » et, au final, « de protéger les espèces les plus menacées ». Et comme « la sauvegarde du patrimoine floristique exceptionnel de l’Hexagone repose surtout sur une prise de conscience collective », pas seulement des pouvoirs publics et des entreprises, mais aussi des citoyens, les Conservatoires botaniques nationaux publieront régulièrement au cours des prochains mois, sur leurs sites internet et réseaux sociaux, les écogestes favorables à la flore sauvage qu’il convient d’adopter au plus vite.