Var-Matin (La Seyne / Sanary)

UN LOUP ABATTU EN CENTRE-VILLE À BORMES

L’animal rôdait dans un camping hier matin. Les gendarmes l’ont pris en chasse, avant de l’abattre, dans une propriété privée. Les exploitant­s borméens interpelle­nt les autorités et demandent une régulation.

- SARAH ABOUTAQI saboutaqi@nicemaitn.fr

Il est 8h15, hier matin, quand Thierry Morlot, responsabl­e technique du camp du domaine, à Bormes, fait sa ronde habituelle. Il aperçoit un animal, qui, de prime abord, semble être un chien. « En m’approchant, j’ai constaté qu’en réalité c’était un loup. D’un coup, il s’est mis à charger et a voulu m’attaquer. Je me suis retranché dans ma voiture », raconte ce Borméen, surpris de voir un loup dans ce camping qui accueille 3 000 à 4 000 personnes l’été. L’homme contacte immédiatem­ent les gendarmes et deux amis de la société de chasse, dont son président, Francis Giorgi. Sur place dès 9h, sept militaires tombent sur l’animal, très agressif. « Il m’a foncé dessus, confirme le major Gonzales. Nous avons essayé de le neutralise­r mais il a dévalé vers La Favière. C’est à ce moment-là que c’est devenu très problémati­que ».

Course-poursuite en centre-ville

Et pour cause : l’animal s’est mis à courir au milieu des habitants et des commerces. Quatre gendarmes l’ont poursuivi pour l’isoler. Mais rien n’y fait : ils se heurtent à une espèce menaçante « qui ne cesse de charger ». Ils ouvrent le feu. À quatre reprises. L’animal est abattu dans une résidence privée. « Un vétérinair­e a confirmé que c’était bien un loup, et qu’il n’avait pas de puce, ajoute le major. De mémoire, c’est la première fois qu’un loup s’approche autant des centres-villes et se montre si menaçant ».

« Le préfet doit nous autoriser à le tuer »

Car c’est bien là tout le problème : le loup se rapproche des centres-villes. Et ça, Francis Giorgi le clame depuis plusieurs mois déjà, alors que les attaques de troupeaux se multiplien­t (lire ci-dessous). « Il va y avoir un drame, alerte Francis Giorgi. On ne cesse de répéter que la situation devient dangereuse. Nous sommes dans un secteur touristiqu­e, avec beaucoup d’habitants. Il y a un gros risque d’attaque sur l’homme et on le voit bien aujourd’hui avec l’agressivit­é de ce loup tué par les gendarmes ». Et d’interpelle­r le préfet : « Il doit donner l’autorisati­on de le tuer à ceux qui sont habilités pour, avant qu’un drame ne se produise. Si on ne fait rien, un loup finira par attaquer un homme. Quand nos enfants seront blessés ou pire, ce n’est pas à ce moment-là qu’on devra réagir. C’est maintenant qu’il faut prendre des mesures ». Le corps de l’animal a quant à lui été pris en charge pas l’office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).

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(Photo S. A.) Les gendarmes ont poursuivi l’animal, qui a gagné le centre de La Favière. Il a été abattu de deux balles, tout près des habitation­s.

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