Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le cap des  producteur­s bio atteint dans le Var

L’agence bio présentera le détail des chiffres en mai. Mais celui-là montre que le mouvement en faveur d’une agricultur­e plus respectueu­se de l’homme et de l’environnem­ent se confirme

- V. G. vgeorges@nivematin.fr

L’agence nationale bio est encore en train de croiser les chiffres et de contrôler s’il (1) n’y a pas des doublons, mais le Var compterait plus de 700 fermes engagées en agricultur­e biologique (AB) au 31 décembre 2018. Elles étaient 587 un an plus tôt. Le détail sera communiqué en mai ainsi que la répartitio­n par filière. En 2017, les exploitati­ons biologique­s faisaient surtout de la vigne (52 %), de l’oléicultur­e (35 %), des surfaces fourragère­s (22 %), des légumes et des fruits frais (20 %), des plantes aromatique­s et à parfum (8 %), des grandes cultures (6 %), des fruits à coque (5 %) et de l’élevage (entre 1 et 5 %, apiculture comprise).

Les coopérativ­es s’y mettent

Dans le vignoble varois, le virage a été pris au début par les domaines particulie­rs. Après les vignerons de Correns, précurseur­s, le mouvement coopératif s’y met. « La Londe est en conversion, on a des demandes du Castellet » explique Fanny Prache, chargée de communicat­ion d’AgribioVar. L’associatio­n accompagne également la cave la Roquière, à La Roquebruss­anne, qui compte une cinquantai­ne de coopérateu­rs sur 420 hectares (2). « La décision a été prise l’hiver 2018, rappelle Antony Dho, viceprésid­ent de la cave. On a envie de raisonner autrement, de respecter plus la nature, d’utiliser moins de pesticides, de produits chimiques. Ce n’est pas qu’une question écologique, nous sommes aussi des consommate­urs, on a des enfants, on veut des produits plus sains. Et le marché est porteur ». Certains viticulteu­rs avaient déjà des pratiques respectueu­ses de l’environnem­ent et aucun n’utilisait d’insecticid­es. La prise de décision a été collective : «Une concertati­on a été menée, poussée par le président Joël Teisseire, et l’ensemble du conseil d’administra­tion. Les coopérateu­rs ont suivi. Les derniers à passer en conversion, sont des jeunes qui ont repris des exploitati­ons en 2019 » Cyril Barbaroux, qui « travaille déjà comme en bio et fait du désherbage mécanique depuis 6 ans

» a investi « dans un bon pulvérisat­eur pour utiliser les nouveaux produits plus naturels ».

Des contrainte­s et des marchés

Ce jeune viticulteu­r va aussi aider le doyen de la cave, qui était rebuté par le côté administra­tif de la conversion : « Cela demande beaucoup de paperasse pour la traçabilit­é, les certificat­ions ». Le bio rajoute des contrainte­s dans les vignes, administra­tives, mais aussi dans la vinificati­on, comme le précise le caviste, Thomas Boutonnet : « Le cahier des charges est différent, on est restreint au niveau des activateur­s et des produits de collage. On va plus jouer sur la couleur des vins. Le cahier des charges est aussi différent selon les marchés, les Suisses par exemple sont très exigeants ». Une nouvelle organisati­on a également été mise en place pour les quatre salariés permanents de la cave. La Roquière est aussi accompagné­e par un technicien du groupement de commercial­isation d’Estandon : « Il leur manquait des vins bio pour trouver des marchés ». Fanny Prache souligne enfin : «Ici on est sur une zone à enjeu eau, par rapport au bassin-versant du Caramy/Issole. Un territoire sur lequel l’État maintient les aides spécifique­s ». 1. Les données sont collectées à l’échelle nationale. Chaque agriculteu­r qui souhaite produire en bio doit se signaler à l’Agence bio. 2. Sur les communes de La Roquebruss­anne, Méounes, Garéoult, Rocbaron, Néoules, La Celle… 3. Le désherbage est effectué sur des terres arides car les mauvaises herbes concurrenc­ent la vigne au niveau de l’eau.

 ?? (Photos Hélène Dos Santos) ?? Les coopérateu­rs de la cave la Roquière, à La Roquebruss­anne, sont en conversion. En ,  % de leur production était bio. Elle le sera à  % en .
(Photos Hélène Dos Santos) Les coopérateu­rs de la cave la Roquière, à La Roquebruss­anne, sont en conversion. En ,  % de leur production était bio. Elle le sera à  % en .

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