« Moins d’un quart des témoins réagissent »
Les études menées en France montrent que dans % des cas, des témoins sont pourtant présents. Comment réagissent-ils ?
À peine un sur cinq passe à l’acte ; et quand ils le font, ils ont souvent des gestes inadaptés à la situation d’arrêt cardiaque. Comme la position latérale de sécurité. La première des choses à faire, c’est de s’assurer qu’il s’agit bien d’une mort subite.
Comment procéder pour ça ? Commandant Philippe Cecconi
Si la victime ne réagit pas lorsqu’on crie à son oreille, qu’on la secoue, c’est qu’elle est inconsciente. On place ensuite une main près de sa bouche, l’autre sur son ventre, pour voir si elle respire, si son ventre se soulève très régulièrement. il est ainsi prévu un statut de « citoyen sauveteur » qui vise à protéger le citoyen portant secours à une personne en situation d’arrêt cardio-respiratoire, en assurant qu’il soit exonéré de toute responsabilité légale dans le décès.
Certains s’inquiètent en effet des risques associés à ce massage : fractures, lésions d’organes…
Il faut avoir en tête que la personne à terre est morte. Les secours ne sont pas encore là. Il s’agit de la maintenir « en vie » grâce à ce massage. En sachant qu’au-delà de minutes, pour chaque minute qui s’écoule sans pratique du massage cardiaque, ce sont % de chances de survie en moins pour la victime.
Autre dossier sensible : les défibrillateurs. Moins de dix personnes dans les A.-M. en ont fait usage en , alors qu’un grand nombre est à disposition.
Depuis , les A.-M. sont en effet un des départements les plus équipés en DAE (défibrillateur automatique externe) de France ; le conseil départemental en gère à lui seul, disponibles sur la voie publique. De gros efforts financiers ont été consentis par les communes. Il reste que depuis , les chiffres n’évoluent pas : les témoins ne font pas usage de ces dispositifs. Soit parce qu’ils ne savent pas qu’il y en a un à côté (), soit parce qu’ils n’osent pas s’en servir. Ma conviction, c’est qu’en France survit un concept vieux de près de ans : c’est l’hôpital qui sauve, pas le citoyen. Il est fondamental que les choses évoluent et que le citoyen devienne un acteur de sa propre sécurité. Et de celle des autres.
Quelle est la probabilité pour chacun d’entre nous de se retrouver témoin d’un accident ?
Une fois dans sa vie. Aussi est-il si important de parler le plus souvent possible de ce sujet en France, avec des mots simples, compréhensibles de tous. Et que chacun se forme aux gestes de secours (). Des enfants peuvent sauver des vies.
1. Disponibles sur iPhone et Android dans 18 langues, des applications gratuites, comme Staying Alive, vous indiquent l’emplacement exact des défibrillateurs en fonction de l’endroit où vous vous trouvez. 2. Rens. Union départementale des sapeurs-pompiers des Alpes-Maritimes : 04.93.18.16.30.