Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Olivier Duhamel partage ses souvenirs d’enfance

Une quarantain­e de personnes s’est réunie à la médiathèqu­e pour rencontrer le politologu­e et discuter de son premier roman, “Colette et Jacques”, ainsi que de la ville de son enfance

- L. H.

Entre Sanary et l’auteur, c’est une histoire qui ne date pas d’hier. Et c’est donc tout naturellem­ent que le politologu­e est venu dédicacer son premier roman dans la médiathèqu­e qui porte le nom… de son père évidemment ! « Sanary a une place considérab­le dans ma vie, explique Olivier Duhamel. Tous les miens sont enterrés ici. Dans mon roman qui s’inspire de la vie de mes parents, la commune et les alentours ont une place extrêmemen­t importante. Que ce soit quand ma mère, Colette, traversait la baie de Bandol à la nage, ou lors d’événements tragiques comme après le décès de mon frère. C’est bien simple : Sanary compte tellement pour moi que lorsque nous avons eu notre premier enfant avec ma femme j’ai proposé, en plaisantan­t à moitié, qu’on l’appelle Sanary. Mais ça ne lui a pas plu du tout… »

Une histoire de famille avec la ville

Et si l’ancien ministre de Georges Pompidou est si attaché à la ville, c’est aussi car Sanary a marqué son enfance. Car la famille Duhamel y est présente depuis très longtemps. « Mon arrière-grand-père avait son entreprise de colle et de gélatine à Aubagne, continue le politologu­e. Mon grand-père a cherché une villa pas très loin et s’est décidé, en 1939, à acheter un petit mas sur Sanary. Par la suite, il a construit une deuxième maison, une ferme. En 1948, mes grandspare­nts ont divorcé et mon grand-père voulait revendre Sanary. Mais ma grand-mère lui a dit : “Ecoute, cette maison n’a pas de valeur, Colette l’adore, nous devrions lui donner”. Après ça, à chaque fois que mes parents gagnaient un peu d’argent, ils le mettaient de côté pour acheter les terrains autour et agrandir la propriété .» Une précision sur la propriété familiale sanaryenne qui a donné lieu à quelques anecdotes et souvenirs. « À un moment, la voisine n’a plus voulu vendre ses terrains et mon oncle a proposé quelque chose à mon père, s’amuse Olivier Duhamel. Il lui a dit : “Tu devrais lui proposer de la payer en lingots d’or !” Et bien vous savez quoi ? Elle a dit : “Alors là, d’accord !” » Une histoire de famille avec la ville qui a une place de choix dans ce premier roman.

Peu d’informatio­ns sur la Résistance

Le choix d’écriture, romanesque, a laissé interrogat­eur le public, qui a voulu comprendre. « J’ai beaucoup écrit dans ma vie, mais c’est la première fois que je goûte au bonheur de la fiction. Cette écriture sans contrainte est extraordin­aire. Mais même sans ça, elle était obligatoir­e car si le roman raconte l’histoire de mes parents, il y a des passages que je ne pouvais pas écrire sans les imaginer, confie Olivier Duhamel. Il y a par exemple le passage de la Résistance ou quand mon père était en prison... Il en a peu parlé avec moi. J’ai donc dû entièremen­t imaginer les dialogues et les actions, même si je suis resté dans quelque chose de très plausible évidemment. Je ne pouvais pas faire autrement et j’y ai pris beaucoup de plaisir. »

Une soeur Duhamel ?

Et l’autre fait qui a interpellé notamment le maire de Sanary, Ferdinand Bernhard, présent lors de cette rencontre, c’est la présence d’une soeur Duhamel, alors que la famille ne comptait que quatre garçons à l’origine. « C’est vrai que beaucoup de lecteurs s’interrogen­t sur ma soeur, plaisante l’auteur. Ce n’est pas un secret, mes parents ont eu quatre garçons et dans le roman il y a trois garçons et une fille. Eh bien c’est principale­ment parce que je n’écrivais pas une biographie et que je ne voulais pas être trop présent dans le roman. Mais en même temps je ne pouvais pas complèteme­nt m’effacer sinon je n’aurai pas pu raconter certains événements qui auraient manqué au récit. Mais effectivem­ent je n’ai pas eu de soeur, si ce n’est moi-même ! » Une rencontre qui a complèteme­nt emballé le public présent et qui s’est finie avec un moment privilégié d’échanges et de dédicace avec l’auteur.

 ?? (Photos L. H.) ?? Pendant près d’une heure, Olivier Duhamel a évoqué Sanary et son premier roman.
(Photos L. H.) Pendant près d’une heure, Olivier Duhamel a évoqué Sanary et son premier roman.

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