Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Ils disent non à 145 logements !

La ville s’est heurtée à l’hostilité des habitants de ce quartier résidentie­l quand elle leur a présenté un programme immobilier de 145 logements, dont un tiers de locatifs sociaux

- MA. D. mdalaine@nicematin.fr

Si on voulait faire un mauvais jeu de mots, on dirait que le « projet Coste Chaude », dont les détails ont été dévoilés mardi soir en mairie, a été accueilli fraîchemen­t par les riverains. Mais, en vérité, c’est à un tollé, aux quolibets, huées et autres invectives d’une salle du conseil municipal pleine à craquer qu’ont dû faire face élus et représenta­nts de l’opérateur en charge du programme immobilier controvers­é. Rarement, ces dernières années, une rencontre de quartier en mairie avait connu un tel chahut.

Des bâtiments en R + 2

Il faut dire que la plupart des habitants de Coste Chaude, un secteur résidentie­l parsemé de petites villas et irrigué par des rues étroites, ont découvert là les détails d’un projet imposant. Vinci Immobilier envisage en effet de construire 145 logements sur une friche naturelle de 3 hectares, dont des ensembles sur trois niveaux (R + 2). Outre la dimension du programme, le nombre d’habitats sociaux qui y est prévu a fait bondir : 49, à savoir un tiers du volume total, ainsi que 35 logements en accession maîtrisée. « Urbaniser, ce n’est pas massacrer »,« On ne veut pas de mixité sociale »,«Ç a va dévaluer nos biens immobilier­s » ou « Stop au trafic automobile » sont donc quelques-unes des réactions qui ont été entendues tout au long de la présentati­on. L’architecte a ensuite eu beau tenter de vendre l’aspect bioclimati­que ou les performanc­es acoustique­s du bâti, le public a moqué le fait que « les constructi­ons ne ressemblen­t à rien ». Côté mairie, c’est Denise Reverdito, adjointe déléguée à l’aménagemen­t durable du territoire, qui a péniblemen­t tenté de faire entendre sa voix : « C’est un projet harmonieux et pas très dense. On va assurer la protection des orchidées présentes sur les lieux. On a aussi pris le temps de la concertati­on : tous les CIL devaient faire remonter l’info. » Colère dans les rangs de ces derniers !

L’absence du maire remarquée

Urbaniser, ce n’est pas massacrer ! ”

Même l’argument de l’historique du dossier, censé accréditer le fait que la municipali­té ne suit là que des prescripti­ons d’urbanisme antérieure­s à sa prise de fonction, n’a pas fait mouche. « Le terrain est classé depuis 1991 en zone à urbaniser. Il appartient aujourd’hui à EPF Paca et on ne peut pas en faire ce qu’on veut »,a plaidé l’élue. Dans les travées, Nathalie Bicais, Sandra Torrès et Damien Guttierez, tous élus de l’opposition et, à des degrés divers, déjà en campagne pour les municipale­s de 2020, ont aussi pris la parole pour s’indigner et renvoyer la responsabi­lité de ce joli bazar au maire… dont l’absence à cette réunion a fait causer. Denise Reverdito a fini par lâcher qu’elle avait entendu les critiques et que seraient étudiées d’éventuelle­s marges de manoeuvre. Réponse dans le public : « Votre projet, vous le reprenez, et vous en faites un autre ! »

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 ?? (Photo D. Leriche) ?? Environ  riverains du quartier se sont rendus, mardi soir, à la réunion de présentati­on du «projet Coste Chaude» organisée par la mairie.
(Photo D. Leriche) Environ  riverains du quartier se sont rendus, mardi soir, à la réunion de présentati­on du «projet Coste Chaude» organisée par la mairie.
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(Illustrati­ons DR) Localisé dans les quartiers sud de la ville, le projet immobilier est délimité par les chemins de Mauvéou et de Fernand-Bonifay.
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(Photo Ma. D.) Le terrain concerné, tel qu’il est visible actuelleme­nt depuis le chemin Fernand-Bonifay.
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