La Journée des droits des femmes avec un jour d’avance

Vous vous souvenez des Aventures d’Alice au pays des merveilles ? Dans la version « dessin animé » du roman de Lewis Carroll, chapelier toqué et Lièvre de Mars chantent en choeur : « Et nous souhaitons à tout le monde avec nos voeux sincères, un joyeux non-anniversaire. » Manière finaude de passer un message subliminal : il n’y a pas de jour consacré pour penser aux gens qu’on aime. Pareillement, profitons de ce  mars pour célébrer la Journée des droits des femmes avec vingt-quatre heures d’avance sur le calendrier. En commençant par une bonne nouvelle : la loi contre les outrages sexistes est applicable. Il était facile d’en douter l’été dernier, lorsque le texte a été validé. Les sceptiques s’en donnaient alors à coeur joie. Comment verbaliser les hommes qui manquent de respect aux femmes dans les rues ? Le temps que la police arrive, ceux qui sifflent les filles, les humilient, les intimident, les suivent de trop près, auront eu le temps de filer. Et bien, non. Marlène Schiappa avait raison :  contraventions en six mois sur le territoire national, c’est très peu, mais le message est passé. On aimerait bien que toute la société française soit au diapason. Mais ce n’est pas le cas. Selon l’Observatoire priorité femmes lancé par la Fondation des femmes en partenariat avec Kantar et Femme actuelle,  % des Françaises considèrent que l’égalité hommes-femmes n’a pas progressé depuis l’année dernière. Agressions (  plaintes pour violences conjugales en  dans les seules Alpes-Maritimes()), salaires, présence médiatique, toutes les études tombées ces derniers jours démontrent que l’égalité est un combat qui ne se gagnera qu’à coups de nouvelles règles, de nouvelles lois et de nouvelles sanctions. Les élus l’ont bien compris, eux qui ont fini par se résoudre à la parité : cette contrainte a irrigué de sang neuf toutes les assemblées, locales et nationales, à défaut de réenchanter l’action publique. Redorer les galons de la politique est un autre défi que celui de l’égalité des sexes. Entre les deux, difficile de dire lequel est le plus difficile. . Nice-Matin d’hier.

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« 80 % des Françaises considèrent que l’égalité hommes-femmes n’a pas progressé depuis l’année dernière. »