Le départ de la famille avait créé une vive polémique
Révélé dans nos colonnes début octobre 2014, le départ de la famille avait créé un vif émoi et une grosse polémique. Après la parution, Christian Estrosi avait publié un message intitulé « Djihad : J’accuse » sur Facebook. « Après un long moment passé avec la famille d’Andréa partie en Syrie avec ses enfants de 4 et 6 ans ainsi que neuf autres membres de sa belle-famille, comme j’ai pu le faire avec d’autres familles depuis le début d’année, j’ai pu mesurer leur détresse et la faiblesse de l’État face à ce phénomène », avait écrit le maire de Nice. Il accusait le gouvernement d’être trop passif. Oussama Ben Chaieb était surveillé après s’être radicalisé. « Ce signalement n’entraîne pas forcément une surveillance constante. Mais les services de l’État ne sont absolument pas inertes ! », avait rétorqué le préfet de l’époque, Adolphe Colrat.
Contraint de ramener les têtes décapitées des Syriens
Le 30 août de la même année, une ado avait été stoppée in extremis avant qu’elle ne franchisse le pas. En 2014, près d’une centaine de départs ont été comptabilisés dans la capitale azuréenne. Depuis, certains ont été tués au combat, d’autres sont portés disparus ou emprisonnés. À lui seul, Omar Diaby, Sénégalais, surnommé « Cheik Google » dans les quartiers est de Nice, serait responsable d’une quarantaine de départs sur la Côte d’Azur. Une barre HLM du quartier Saint-Charles, sur les rives du Paillon, a ainsi compté à elle seule dix-neuf jeunes djihadistes partis en Syrie. L’un d’eux, Choukri, 19 ans, avait raconté son histoire par le biais de son avocat, dans nos colonnes, à son retour de Syrie. Là-bas, il avait assisté à la décapitation d’un de ses copains niçois, qui n’en pouvait plus du traitement infligé par l’État islamique. Lui-même avait été contraint de ramener à leurs familles les têtes des Syriens décapités qui refusaient de payer les rançons territoriales imposées par le califat. Choukri, qui a faussé compagnie à l’État islamique, s’est rendu et est aujourd’hui emprisonné en France.